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TOPIC MOBILITÉ & LOGISTIQUE RER : où en est-on ? Selon le plan d'investissements 2004-2007, le RER est opérationnel depuis 2012. Un train circule toutes les 15 minutes en heure de pointe, les tarifs sont harmonisés et des correspondances sont optimisées entre les trains, les bus et les trams, en collaboration avec la STIB, De Lijn et les TEC. C'était sans compter l'argent indisponible, les obstacles politiques et les visions divergentes… A ujourd’hui, les lignes reliant Bruxelles à la Flandre sont terminées, sauf vers Denderleeuw. Le psychodrame qui a suivi l'annonce de l'abandon de la mise à quatre voies en Brabant wallon semble surmonté, le ministre Bellot ayant confirmé le projet. Explication : en février 2016, le fonds RER ne contenait plus que 105 millions d’euros alors qu'il en fallait au moins 700 pour achever la mise à quatre voies (et que plus de 2 milliards ont déjà été dépensés pour la réalisation du RER). En termes de gains sur le réseau, la nouvelle jonction Schuman-Josaphat permet d’économiser 10 minutes sur la ligne Grammont - Malines et 17 minutes sur la ligne Braine-l'Alleud - Louvain. Une nouvelle liaison relie Alost-Schuman-Delta-Mérode ainsi que Vilvorde en heure de pointe. Autre gain non négligeable : la multimodalité, grâce à l'accès plus direct à Schuman, en relation avec d'autres gares bruxelloises (Meiser, Evere, Bordet, Haren), les bus et le métro. Les nouveaux points d’arrêt Germoir et Tour & Taxis sont en fonction, en attendant les Arcades (à Watermael) en décembre. L’augmentation des fréquences est annoncée fin 2017, pour répondre à la saturation de la jonction Nord-Midi. Quelles solutions en vue ? Pour l’instant, rien de très concret, mais des pistes mises en évidence par l’étude Rail4Brussels, à laquelle la SNCB a contribué. Sur le volet ferroviaire, trois points en ressortent : acquérir du nouveau matériel ; optimiser l’utilisation de l’infrastructure existante grâce à l’automatisation ; à terme, réfléchir à des extensions de capacité via de nouvelles infrastructures. En fait, des solutions qui valent également pour le métro, où elles sont mises en œuvre par la STIB de manière phasée, en fonction des moyens budgétaires disponibles. François Bellot : achever le RER Le ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot, interrogé sur l’état du dossier RER, confirme l'intention du gouvernement fédéral de « mener à bien le projet comme il a été conçu dans le cadre de la Convention de 2003, avec la finalisation de la mise à quatre voies dans la zone RER autour de Bruxelles. Ma volonté est que les travaux reprennent dans les meilleurs délais avec l'obtention des permis, la mise en adjudication par la SNCB et Infrabel. » 18 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2016 François Bellot Pour y parvenir, le ministre évoque une stratégie à « quatre piliers » : « Attirer plus de clients ; augmenter la capacité des trains ; optimiser l’utilisation du réseau existant ; enfin, augmenter la capacité du réseau. En ce qui concerne le troisième pilier, il y a les infrastructures ferroviaires et l’offre, à savoir l’offre S, où l’objectif est d’avoir d’ici 2024 quatre trains par heure en pointe sur la ligne Bruxelles-Ottignies et deux trains par heure sur Bruxelles-Nivelles. Pour le quatrième pilier, il y a la poursuite de la mise à quatre voies ; cela se fera en phases successives, avec une amélioration de l’offre par palier pour que la clientèle puisse le plus rapidement possible bénéficier à chaque étape du renforcement de capacité. » Pour la ligne Bruxelles-Nivelles-Charleroi (L 124), François Bellot rappelle la contrainte des permis à réintroduire. « Ce qui veut dire préparer le dossier après concertation avec les parties qui avaient interjeté les recours et les autorités locales, attendre les délais de rigueur pour l’obtention, soit un délai total de trois ans. Ce n’est qu’ensuite que les travaux peuvent commencer. Mais je rappelle que la planification du chantier sera faite pour que l’offre augmente en cours de processus et non pas à la toute fin des travaux. » Une réponse et une méthode qui séduisent. L’accord politique pour emprunter un milliard supplémentaire en vue de réaliser « un endettement vertueux, appelé à produire très vite des effets positifs sur le plan socio-économique, qui plus est dans une période de taux d'intérêt au plancher », convaincra-t-il l’Europe, aux strictes règles comptables ? Pour le ministre Bellot, « on peut convaincre l’Europe de nous laisser opérer ». Les usagers, en tout cas, ne peuvent que lui souhaiter d’avoir raison. ● Vincent Delannoy

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