FOCUS professeur d’énergie éolienne et de mécanique des fluides à la faculté des ingénieurs de la VUB. Il travaille sur des projets d’éoliennes urbaines. Une première étude lui a permis de constater qu’au sommet des tours bruxelloises de plus de 100 m d’altitude, le vent souffle aussi fort qu’à la côte belge au niveau du sol. Lors d’une deuxième étude, il a examiné les impacts potentiels inhérents à l’installation d’éoliennes sur le toit de bâtiments. Le chercheur est ravi : « Nous avons analysé les nuisances sonores, la gêne visuelle, les influences sur la biodiversité, et surtout, la question des vibrations. Tous les résultats ont montré que les effets d’une éolienne installée sur le toit d’un bâtiment sont minimes. » Les éoliennes sur lesquelles travaille le professeur Runacres ont une puissance maximale de 10 kW. Cela signifie qu’une machine peut alimenter trois ménages. L’investissement de base tourne autour de 20 000 € et serait rentabilisé en moins de 10 ans. Alors, verra-t-on bientôt fleurir des éoliennes dans le ciel de Bruxelles ? Mark Runacres répond à la question :« Nous avons déjà effectué des études de faisabilité pour la tour du Midi et The Hotel. Suite aux résultats concluants, les propriétaires se sont montrés fortement intéressés. Il est très probable que les premières éoliennes soient installées d’ici deux ans. » Vers un meilleur rendement énergétique À l’instar d’une centrale électrique classique, la centrale à cogénération produit de l’électricité à partir d’un combustible, généralement du gaz. Avec une nuance qui a toute son importance : la chaleur des gaz d’échappement n’est pas perdue mais est récupérée et utilisée pour alimenter un bâtiment. Le système produit ainsi conjointement de l’électricité et de la chaleur. Le rendement d’une centrale à cogénération peut atteindre 90 %, contre 30 % pour une centrale électrique classique. La même quantité de gaz brûlé génère autant de CO2 , mais produit trois fois plus d’énergie ! L’intérêt écologique est donc essentiel. Philippe Massart, directeur de la communication chez Sibelga, distingue trois types de centrales à cogénération : « Au niveau industriel, on utilise des turbines de la taille des plus gros réacteurs d’avion. Sibelga a installé plusieurs centrales de cogénération de taille moyenne pour alimenter, entre autres, l’ensemble des musées du Cinquantenaire, le Parlement flamand et le campus du Solbosch de l’ULB. Il existe également la micro-cogénération pour les besoins individuels, mais le rendement n’est pas encore idéal. » L’équilibre énergétique repose sur trois piliers incontournables : la réduction de la consommation, la combinaison optimale des sources d’énergie et l’utilisation des technologies économiquement abordables. Philippe Massart , Sibelga Philippe Massart insiste par ailleurs sur une politique d’utilisation et de production optimales. « La meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée. C’est pour cette raison qu’à côté des nouvelles constructions passives, l’isolation des bâtiments existants reste la priorité. L’équilibre énergétique repose sur trois piliers incontournables : la réduction de la consommation, la combinaison optimale des sources d’énergie et l’utilisation des technologies économiquement abordables. » L’énergie en autarcie Depuis quelques mois, il est possible en Belgique d’acquérir la fameuse batterie Tesla Powerwall. Elle offre le meilleur rapport stockage/prix du marché (6 000 € minimum, installation et raccordement compris par Eneco). Mais est-ce rentable à Bruxelles ? La capacité de la batterie est de 10 kWh. Utilisée à son volume maximal, elle pourrait donc stocker 3 650 kWh par an. Selon Solavari, 1 m2 an en Belgique. Il faudrait donc au minimum 36,5 m2 de PV produit 100 kWh par de Au sommet des tours bruxelloises, le vent souffle aussi fort qu’à la côte belge au niveau du sol. PV. Tesla offre une garantie de dix ans sur son produit. Calculons donc la rentabilité sur cette période : si le kWh fourni par le réseau coûte 0,20 €, cela reviendra finalement à 3 650 x 10 x 0,20 = 7 300 €. Ce calcul ne tient pas compte de l’investissement dans les PV. La rentabilité de la Powerwall mérite donc une analyse plus approfondie. Ce genre de système reste toutefois un moyen efficace pour les entreprises qui veulent investir dans des solutions de secours. ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 47 R.A. R.A.
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