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TOPIC Plan Nature En avril dernier, sur proposition de Céline Fremault, ministre en charge de l’Environnement, le gouvernement bruxellois a validé le premier Plan Nature à Bruxelles. Un plan important, puisqu'il vise à faire sortir la nature de ses réserves et la rendre disponible aux Bruxellois pour améliorer leur cadre de vie. Avec des objectifs à moyen terme (2020) et une vision à long terme (2050). Le Plan Nature ne sera vraisemblablement pas sans incidence pour les entreprise, puisqu’on relève notamment, parmi ses objectifs, une meilleure intégration des enjeux nature dans les plans et projets (y compris en dehors des zones protégées), ainsi qu’une amélioration de la gouvernance en matière de nature, en développant notamment les échanges entre les acteurs publics et privés du développement et de l’aménagement de la Région. « En matière d'eau, on oublie souvent que Bruxelles ne serait pas Bruxelles si elle n'avait été façonnée par les nombreux cours d'eau qui sillonnent son territoire. On y compte neuf rivières importantes, dont la Senne, à laquelle s'ajoutent de très nombreux affluents. » Cette particularité de Bruxelles a amené depuis peu les autorités à considérer le développement urbain en tenant compte de manière plus consistante de ce fameux « axe bleu ». Une des réalisations les plus abouties est certainement celle du bassin de la Woluwe qui a été repensé, y compris dans l'aménagement du boulevard éponyme. « Ces réaménagements viennent renforcer l'intégration des reprises d'eau pluviale. L'idée générale est de privilégier des scénarios différents du tout-à-l'égout, en gardant ces eaux en surface, en ralentissant leur écoulement, en leur permettant de réinfiltrer plus facilement le sous-sol pour nourrir d'avantage les nappes et pour, en fin de compte, perturber aussi peu que possible le cycle naturel de l'eau », souligne le professeur de l'UCL. De l'emploi pour les jardiniers À Bruxelles, l'emploi directement généré par la gestion de ces espaces verts est loin d'être négligeable. Serge Kempeneers n'est pas peu fier de l'emploi qu'il contribue à créer à travers sa mission de création et d'entretien des espaces verts : « 50 % des travaux sont assurés par des entreprises privées qui fonctionnent sur base de la mécanique bien huilée des marchés publics. Et les 50 % restants sont réalisés par les équipes de Bruxelles Environnement. Nous avons ainsi une centaine de jardiniers. Notre équipe monte même à 130 personnes si on y ajoute les travailleurs qui s'occupent de la forêt de Soignes », détaille-t-il. Un chiffre qui continue à progresser chaque année grâce aux nouveaux espaces verts déployés sur des zones autrefois en friche, comme sur le site de Tour & Taxis. Parmi les fournisseurs de la Région bruxelloise, qui interviennent par l'intermédiaire des marchés publics, on trouve toutes sortes de sociétés : de la plus petite à la plus grosse comme Iris Groupe. À travers Greencare, ce groupe fort de quelque 3.500 personnes peut mobiliser une quarantaine de travailleurs sur les espaces verts de la capitale. « Bruxelles est évidemment le terrain de jeu privilégié de notre entreprise, mais notre savoir-faire s'exporte sans peine en dehors des frontières de la Région bruxelloise. Il nous arrive assez fréquemment d'envoyer des hommes en mission en province de Hainaut et même jusque dans le Namurois... même si 80% de notre charge de travail reste concentrée sur le territoire de Bruxelles-Capitale », souligne Olivier Jamar, Project Manager chez Greencare. Du vert, mais aussi du bleu, du brun, l'air, le sol... L'entretien des espaces verts est un défi important, mais il y en a bien d'autres. « Bruxelles doit aussi s'occuper de la gestion des eaux, de la terre, de l'air… Car la nature dans la ville, c'est bien sûr le vert, mais aussi le bleu, le brun, l'air, le sol... », explique Pierre Vanderstraeten, Coordinateur scientifique au Centre de recherche et d’étude pour l’action territoriale (CREAT), qui s'est maintes fois penché sur le sujet2 . 26 BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 Maillage bleu : un potentiel économique Il est malheureusement impossible de dégager un chiffre unique du potentiel d’emplois pour les activités liées à la gestion « alternative » de l’eau à Bruxelles. « Les usages et la gestion de cette ressource sont multiples et souvent La Senne à la sortie de Bruxelles. en compétition les uns avec les autres », explique pour sa part Anne-Claire Dewez, fonctionnaire au sein de département eau, à la division autorisations et partenariats de Bruxelles Environnement. Et d'évoquer des activités liées à l’infiltration des eaux de pluie ou à leur stockage, l'installation de toitures vertes ou de toitures stockantes... Dans le document exploratoire rédigé en 2014 dans le cadre de l'Alliance-Emploi-Environnement, on constate effectivement que le développement de dispositifs comme les toitures vertes, les zones de stockage ou encore les chaussées dites « à structure réservoir » peuvent contribuer de manière très notable à la création d'emplois. Le document estime ainsi qu'à l'échéance de 2020, le nombre d'équivalents temps plein pourrait osciller de 200 à 250. Certes, pour atteindre ce potentiel, il faudrait compter sur l’exportation du savoir-faire des entrepreneurs bruxellois, en dehors des limites de Bruxelles-Capitale, mais n'estce pas là un pli qu’ils ont déjà pris ? ● 2 Notamment dans l'article Bruxelles, ville durable publié en 2009 par Brussels Studies : www.brusselsstudies.be/medias/publications/FR_72_EGB4.pdf

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