INTERNATIONAL L’Iran attend les entrepreneurs Les sanctions économiques qui frappaient l’Iran depuis une dizaine d’années ont en grande partie été levées. Fort de ses immenses ressources et de son potentiel humain, le pays est en attente de technologies et d’investissements. Il veut retrouver son rang dans l’économie internationale. C’est ce qu’est venu expliquer l’ambassadeur Peiman Seadat au public de BECI. Emmanuel Robert Q mies mondiales. Le pays possède les 3e lières et les 2e uelques chiffres : avec 400 milliards de dollars de PIB (et une croissance prévue de 5,8 % cette année), l’Iran figure dans le top 30 des éconoréserves pétroréserves gazières de la planète – sans oublier d’importantes ressources de cuivre et de zinc, mais aussi de fer, chrome, or, etc. Grand comme l’Allemagne, la France et l’Espagne réunies, c’est aussi un carrefour géographique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie. C’est un pays jeune (70 % de ses 80 millions d’habitants ont moins de 30 ans) et éduqué (son indice de développement humain est supérieur à celui du Brésil ou de la Chine). En bref, l’Iran a tout d’une grande puissance économique. Mais c’est un géant assoupi : les sanctions économiques l’ont tenu à l’écart des circuits d’affaires internationaux pendant dix ans. Depuis juillet 2015 et la résolution 2231 du Conseil de Sécurité de l’ONU, ce régime de sanctions est en grande partie levé – même si la mesure n’a pas encore pleinement produit ses effets. Or, les besoins sont immenses : l’Iran veut investir tous azimuts, dans ses industries (pétrochimie, industrie agroalimentaire, construction automobile…), dans le secteur du tourisme, dans les télécommunications, la gestion de l’eau, la gestion des déchets… Selon les estimations, le commerce entre l’Iran et l’Union Européenne, qui vaut aujourd’hui 8 milliard de dollars, devrait quadrupler dans les deux prochaines années. Le mouvement de rattrapage est amorcé, confirme Jolyn Debuysscher, analyste de risque du groupe Credendo (l’ex-Ducroire) : à moyen terme, les experts s’attendent à une sérieuse poussée de l’économie iranienne – et cela malgré des prix pétroliers stagnants. La levée des sanctions, qui rétablira l’accès au circuit financier, facilitera les transactions et abaissera les coûts commerciaux. Voilà pour les bons points. Credendo persiste cependant à considérer l’Iran comme un pays à risque : la situation géopolitique régionale est instable et l’environnement d’affaires reste « assez difficile » (complexité juridique, incertitude réglementaire, corruption, inflation élevée…). Toutefois, des réformes sont en cours. « Nous devons retisser des liens » Pas de quoi décourager les entrepreneurs, car le moment est idéal pour découvrir l’Iran : en 12 mois, le pays vient d’accueillir plus de missions étrangères que pendant les 25 années précédentes ! Jean-Philippe De Groote (Eole Engineering), qui a participé à la mission 18 BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 Téhéran, une capitale hyperactive. économique de novembre 2015, en témoigne : les besoins sont grands et les Iraniens apprécient les produits européens. Bien sûr, il reste certaines difficultés (en matière de paiements internationaux notamment), mais les Iraniens sont de bons partenaires en affaires, avec une réputation de sérieux et de fiabilité. « L’accueil est excellent », dit-il, avant de glisser un conseil : « Avant de faire des affaires, il faut faire connaissance, commencer par prendre le thé et discuter. » Nous laissons la conclusion à l’ambassadeur Peiman Seadat : « Il faut nous laisser un peu de temps », plaidet-il. « Nous pouvons avoir l’air démodés dans notre façon de traiter les affaires, mais nous avons besoin de retisser des liens. » ● Mission économique au printemps 2017 BECI a noué des liens privilégiés avec le monde économique iranien : depuis 2014, Sabine Soetens, International Business Development Manager de BECI, a pris part à trois missions en Iran. Dans le même temps, la Chambre de Commerce de Bruxelles a reçu deux délégations iraniennes et signé des protocoles d’entente avec ses homologues de Téhéran et d’Ispahan, tandis qu’elle partage ses locaux bruxellois avec la Chambre de Commerce Iran-Belgique-Luxembourg. Une nouvelle mission économique se rendra en Iran au printemps 2017. Intéressé ? Contactez Sabine Soetens : sso@beci.be ou 02 643 78 12. © Thinkstock
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