THINK TANK qui attire aussi pas mal de chalands... Depuis que je suis là, nous n’avons pas chassé la prostitution – ce serait la déplacer vers la rue, dans les quartiers environnants – mais nous ne l’avons pas autorisée à s’étendre. Nous avons pris des règlements de police, d’urbanisme et de taxe, inspirés d’Anvers. Si vous allez vous promener, vous verrez que les établissements sont moins misérables qu’auparavant... Pour en revenir rue de Brabant, ce sont tout de même des commerces très fragiles, non ? Non, sur 250 commerces, il n’y a pratiquement pas une enseigne vide. Le quartier avait périclité dans les années 70, mais c’est désormais une des zones les plus dynamiques de Bruxelles. Outre ce pôle commercial très (a)typique, qu’est-ce qui bouge au niveau du commerce ? Un petit pôle dynamique « bio-bobo » émerge au croisement de l’avenue Louis Bertrand et de la chaussée de Haecht. La commune a récupéré d’anciens ateliers de réparation de trams, où se tiennent maintenant un marché bio. Le quartier a accueilli le premier « café-poussette » à Bruxelles. Que pensez-vous du futur shopping center Docks, juste en dehors de la commune ? Je pense que notre tissu commercial, souvent très caractéristique et avec très peu de chaînes, sera peu mis en concurrence. Ce sont plutôt d’autres shopping centers qui vont souffrir. Le vrai enjeu porte sur la mobilité. Il faudra veiller, avec des projets comme Docks et mediapark, à ce que la traversée de Schaerbeek ne devienne pas un cauchemar. Le futur métro pourra désengorger, mais pas avant 2024-25. Forest : la Région en miniature Forest, c’est bien sûr Audi, mais aussi pas mal d’autres entreprises industrielles. De moins en moins ? La décrue semble se stabiliser. On constate même à nouveau des investissements, notamment dans le parc SDRB, chaussée de Ruisbroek. De nouveaux types de PME se développent : une boulangerie industrielle, un fabricant de châssis et menuiserie haut de gamme, ou des sociétés dans l’événementiel comme Tempora ou VO Communications, qui s’installent dans d’anciens ateliers ou entrepôts. De l’autre côté du chemin de fer, nous avons toujours Unilever et le groupe allemand de grande distribution Metro (Makro). Parallèlement, il y aussi un basculement de zones industrielles en zones de logement, comme en témoigne l’inauguration récente d’un ensemble de logements sociaux dans l’ancien bâtiment de Diamant Boart. Constatez-vous des évolutions sectorielles ? Il y a toujours pas mal de sociétés d’entreposage, mais j’ai l’impression d’une montée en gamme, illustrée par exemple par le développement du laboratoire pharmaceutique Labima, avenue Van Volxem. Les fonctions logistiques aussi se font plus complexes. Et bien sûr Audi, bien que la cohabitation avec les riverains ne soit pas toujours facile à gérer, est une énorme source de fierté pour la Région et la commune. Cette usine a relevé à chaque fois un défi, en misant sur la qualité et l’innovation. Maintenant, ce sera la construction d’un nouveau SUV. Les retombées sont importantes pour toute une série de sous-traitants. Cela représente 3.000 à 4.000 emplois. De ce côté, on est rassurés jusqu’en 2028. Même si le regret éternel, c’est que peu de ces emplois bénéficient aux Forestois... Que faire pour booster l’emploi local dès lors ? Il est important, parallèlement, d’en revenir à de plus petites structures économiques, importantes pour le tissu économique et la cohésion sociale. Nous pouvons nous inspirer de notre voisine Saint-Gilles, où pas mal de nouvelles PME, des coopératives aussi, se mettent en place. Un bar à soupe, c’est chaque fois quelques emplois de proximité et cela crée du lien social. Le potentiel horeca de Forest est sous-exploité... Un autre vecteur de développement et de création d’emplois, ce sont les maisons de repos. Pas mal d’institutions privées dynamiques ont construit ou rénové dans notre commune. Marc-Jean Ghyssels Le bourgmestre Marc-Jean Ghyssels (PS) en convient. Au vu de ses chiffres-clés (revenus moyens, chômage, âge moyen), Forest et ses 55.000 habitants est une sorte de miniature de la Région dans son ensemble. Avec des défis aussi emblématiques : cohabitation de l’industrie restante avec les habitants, emplois locaux, revitalisation des quartiers commerçants, etc. 16 BECI - Bruxelles métropole - juin 2016 Quelles sont les impulsions économiques que vous avez apportées ? Soyons clairs, le principal défi que nous n’avons pas encore réussi à relever, c’est le redéveloppement de trois pôles commerciaux clés : VanPé/Saint-Denis, Wielemans-Ceuppens et Altitude Cent. Comme ailleurs dans la Région, ils souffrent de la concurrence des shopping centers, d’Anderlecht à Nivelles. On vient de lancer un marché le mercredi après-midi pour que les gens redécouvrent les charmes du commerce de proximité, loin des embouteillages. À certains endroits, une diversification des commerces commence à s’opérer. Des coopératives d’achat se mettent en place. La Ruche qui dit
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