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EDITO Les leçons d’une crise Il y a six semaines, Bruxelles était frappée par des attaques terroristes qui resteront gravées comme l’une des pages les plus sombres dans l’histoire de notre métropole. Mais à peine avons-nous eu le temps de rendre hommage aux victimes, qu’il faut déjà nous efforcer de tirer les premiers enseignements de ces événements. Le temps presse en effet : chaque jour, nous pouvons mesurer les conséquences des attentats. Elles sont insupportables. Dix jours de fermeture de l’aéroport – dont le fonctionnement est resté chaotique. Un mois pour rétablir pleinement le métro. Une image internationale dégradée. Un centre-ville économiquement sinistré. Quelle ville, quelle capitale pourrait le supporter ? Aujourd’hui, nous exprimons les plus grandes craintes pour les entreprises qui subissent de plein fouet cette épreuve, au point que la survie de certaines d’entre elles se trouve menacée. Thierry Willemarck, Président de BECI BECI est à leurs côtés : ces dernières semaines, nous avons mobilisé toutes nos ressources de conseil et d’information pour les aider – notamment via notre Centre pour Entreprises en difficulté. Avec les fédérations interprofessionnelles et sectorielles, nous avons mis en ligne le mini-site www.stronger.brussels, qui centralise les informations les plus critiques pour les entreprises en crise. Nous avons aussi interpellé les acteurs politiques et financiers. Et nous insistons : les mesures déjà prises aux différents niveaux de pouvoir doivent être approfondies et pérennisées. À défaut, les faillites risquent de se compter par centaines – et avec elles, des milliers de pertes d’emplois qui signifieront autant de drames humains. À moyen terme, nous devons travailler d’arrache-pied à rétablir la réputation internationale de Bruxelles. BECI soutient l’action Make.Brussels lancée par Atrium, mais d’autres initiatives restent à prendre. À plus long terme, nous devons nous interroger sur les implications des événements que nous avons vécus. Sans doute avons-nous été naïfs. Sans doute avons-nous cru que les idéaux de paix et de liberté suffiraient à nous protéger de tous les dangers. Sans doute pensions-nous qu’il suffisait de cohabiter pour vivre en harmonie. Nous devons aujourd’hui nous repenser, questionner nos institutions, notre modèle de société ; ouvrir des débats, lever des tabous… Nous devons le faire ensemble, acteurs publics, acteurs privés, membres de la société civile. Et nous devons le réaffirmer : notre meilleur rempart contre la haine sera l’inclusion ; l’implication de tous dans un projet de société commun. À leur niveau, les employeurs ont un rôle de partenaire à jouer pour garantir l’ouverture, l’intégration et la diversité dans l’entreprise. C’est l’une des conditions du vivre-ensemble, qui passe aussi, bien sûr, par l’éducation, la formation, la citoyenneté... Nous avons le devoir d’y réussir. BECI - Bruxelles métropole - mai 2016 1

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