THINK TANK Cela augmente la pression pour couvrir le loyer. Et ceux qui sont propriétaires peuvent être tentés de revendre... Plus les problèmes d’accessibilité ... C’est effectivement notre grand défi, le manque de places de parkings. Il n’y a pas d’horodateurs dans la commune et nous ne comptons pas en installer tant que la pression automobile ne nous y oblige pas. Notre seule solution est de pousser à la rotation. Nous multiplions dès lors les zones bleues, avec généralement un stationnement limité à deux heures. Dans les quartiers commerçants, nous avons introduit une limite à 30 minutes. Je sais que cela n’arrange pas les restaurateurs mais cela nous apparaît comme la seule solution. Olivier Deleuze est symptomatique des problèmes d’accès à notre commune, en particulier pour les travailleurs du nord du pays. En voiture, c’est la garantie de bouchons matin et soir, et en transport en commun, il y a encore un bout de chemin depuis la gare centrale... Quel est l’intérêt de la commune ? D’abord, que l’immeuble reste le moins longtemps possible inoccupé. C’est important pour nos commerçants, nos restos. Ensuite, je préférerais des logements que des entreprises car c’est plus sympa pour la vie locale, mais on verra bien ... Axa, c’est la grosse exception dans la commune ... Oui. Il y a quelques autres grosses boîtes qui ont leur siège social ici, mais elles sont peu pourvoyeuses d’emplois. Notre tissu économique, ce sont essentiellement les commerces et les PME, avec quelques beaux exemples au Souverain 100, sur la Chaussée de La Hulpe – réunis notamment par l’initiative Hulptrade – ou encore l’agence web eMakina, rue Middelbourg. Comment se porte le commerce ? Nous avons beaucoup de commerces locaux et une belle diversité, autour de quatre quartiers que sont Wiener-Middelbourg, Dries, Keym et Archiducs. Ce commerce de proximité crée du lien social et nous essayons de le renforcer par tous les moyens. Mais tout n’est pas rose. Le revers de la médaille du pouvoir d’achat élevé dans notre commune est que l’immobilier est cher, y compris pour nos commerçants. 10 BECI - Bruxelles métropole - mai 2016 L’alternative est d’inciter les gens à ne pas prendre la voiture ... Watermael-Boitsfort a intérêt à ce que ses habitants fassent leurs courses près de chez eux. Et l’écologiste que je suis ne voit pas d’intérêt à ce que des gens soient obligés de prendre leur voiture pour aller au shopping d’Auderghem. Le but n’est pas de forcer les gens à faire toutes leurs courses sans voiture, mais qu’ils aient la possibilité de le faire. Dans le cadre du nouvel aménagement de la place Keym (ndlr : le plus gros chantier de la législature, 2 millions d’euros), le nombre de places de parkings reste inchangé et un parking en zone bleue sera aménagé en souterrain. On ne peut pas demander aux gens de porter leurs grosses courses sur leur dos ou leur porte-bagages. De plus en plus d’habitants vont faire leurs courses dans des shopping centers en Brabant wallon, non ? En partie peut-être, même si j’ai l’impression que la concurrence, c’est Auderghem plutôt que Wavre. Je ne pense pas qu’il faille copier ce qui se fait ailleurs. De toute façon, nous n’avons pas de terrain pour construire un centre commercial. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout miser sur le micro-commerce, mais il faut en tous cas inciter les gens à consommer près de chez eux. Avec l’échevin du commerce, nous organisons des tas d’événements du genre Halloween, apéros urbains, marché de Noël, pour que les gens sortent de chez eux et se rendent compte qu’il y a de chouettes commerces dans leur quartier. Il y a par ailleurs une idée dont je voudrais vous parler... Je vous écoute ... Autour de 350.000 personnes viennent chaque jour travailler à Bruxelles. Pourquoi ne pas les inciter à y faire davantage leurs courses ? La Région dispose désormais d’une certaine autonomie fiscale. Pourquoi ne pas imaginer un incitant, style ticket service ou monnaie locale, qui permettrait aux personnes travaillant ou habitant à Bruxelles d’acheter un chouia moins cher auprès des commerçants locaux ? On peut même imaginer que les employeurs jouent un rôle de distribution ou d’information dans le cadre d’une vraie incitation, sonnante et trébuchante, à consommer à Bruxelles. Au niveau de notre commune, cela pourrait aider des commerces parfois en difficulté alors qu’il y a des centaines de salariés dans des entreprises prospères à deux pas. ●
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