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SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE UN NOUVEAU LOBBY DU PATRIOTISME BRUXELLOIS Bruxelles n’a toujours pas sa Communauté métropolitaine, promise par la 6e C’est un copier-coller de ce qui existe à Liège, Anvers ou dans le Limbourg. Un groupe de réflexion articulé autour de Bruxelles s’est mis en place parmi les politiques en même temps que la création du gouvernement bruxellois, fin 2014. L’idée, c’est de réveiller l’instinct de survie de l’économie bruxelloise et de « lobbyer » le pouvoir en place. Ce sont des coaches qui se coachent eux-mêmes, en fait. Il est plus que temps. Presque trop tard. Dans tous les cas, il faut s’inoculer une grande dose de résilience pour y croire. La composition de ce « cercle d’influence », cette « task-force », cette « association de fait »… est déjà surprenante ! L’initiative en revient à Laurette Onkelinx, Liégeoise d’origine, Lasnoise d’adoption et Schaerbeekoise politique, avec son meilleur ennemi néo-Ucclois, l’inévitable Didier Reynders. Laurette a imposé son Tatayet, Rudi Vervoort. On y retrouve la tonitruante Joëlle Milquet (cdH), l’inusable Olivier Maingain (DéFI), le brillant Arnaud Pinxteren (Écolo), l’hyperactif Pascal Smet (SP.a), Papy Vanhengel (Open VLD), la dynamique Bianca Debaets (CD&V) et l’illustre Bart Dhont (Groen). Ce groupe est énergiquement cornaqué par Yves Goldstein, chef’cab et doubleur de Rudi Vervoort. Le véritable moteur du gouvernement bruxellois, en quelque sorte. Jusque-là, tout va bien. Mais pas de N-VA. Le cordon sanitaire est donc présent là où il peut s’installer. Tout ça pour ça, en fait… 4 BECI - Brussels Business - avril 2015 Vu les personnalités en place, il paraît difficile de garder ce lobby discret. Cela fuite vite de nos jours. Pas question pour autant d’y voir un pouvoir occulte. C’est juste des réunions informelles avec, selon Le Soir, un premier chantier universitaire logé dans nos célèbres casernes. Pas de compte à rendre. Une petite cuisine interne qui ne devrait pas aider Bart à aimer Bruxelles et ses dirigeants. Mais surtout pas de privé non plus. Cela reste du politique. On pourrait y retrouver l’économie qui en a un grand besoin, la culture qui crève la gueule ouverte, l’horeca qui subit un véritable séisme financier, le petit commerce que l’on assassine à grands coups de malls commerciaux et du totalitarisme immobilier du centre-ville, l’obsolescence programmée de nos tunnels… Lever le nez Nous sommes tous d’accord que la non-gouvernance bruxelloise fait peur tant à l’étranger, dans un bashing comMesdames, Messieurs de la politique. C’est le civil qui vous parle. Écoutez-nous avant qu’il ne soit trop tard. ● réforme de l’État, mais elle possède désormais son « lobby », dernier salon où l’on cause entre politiques. | Pierre Chaudoir pétitif, qu’à l’intérieur du Pentagone bruxellois. Alors que l’esprit principautaire du bassin liégeois est très ancré, que la fidélité à la Métropole anversoise est ancestrale et que la nouvelle énergie limbourgeoise explose de partout, la fierté de porter le maillot de la capitale de l’Europe, elle, s’amenuise jour après jour. Même notre fleuron footballistique anderlechtois est fréquenté davantage par les provinciaux que par les Bruxellois. Tout le monde rêve de revoir l’Union ou le RWDM au plus haut niveau. Bruxelles nécessite un énorme électrochoc économique. Il est important de créer une chaîne de solidarité robuste avec tous les entrepreneurs, la société civile, la culture, l’enseignement, les partenaires sociaux, les intellectuels, les médias, les clubs sportifs… Il n’est pas trop tard, mais il est sérieusement temps. Les acteurs économiques ont compris que leur avenir ne dépendait que d’eux. Aucune des balles lancées vers le politique n’est jamais revenue. Sans doute celui-ci est-il obnubilé par le pharaonique projet Néo, le Grand Stade ou le Gigantesque Piétonnier ? Quand, en plus, on lui pourrit ses tunnels, il n’existe plus de place pour lever le nez et envisager une cité dans laquelle puissent prospérer des citoyens qui fuient quotidiennement leur capitale. CORNER

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