notre public n’est pas habitué. Je reviens de quelques jours à Rome, et il y avait des militaires absolument partout ! Nous avons vécu là une situation exceptionnelle voire inédite, et nous savons que quelques éléments sont à revoir : nous allons par exemple mieux collaborer avec le Ministère de la Défense, pour pouvoir mieux indiquer chacun des engins ou des uniformes militaires utilisés dans pareille situation. Histoire que la population puisse mieux faire la différence lorsqu’il s’agit d’opérations de sécurité. Quand il existe des risques concrets, nous devons désormais apprendre à vivre avec quelques règles de sécurité minimales, qui sont complètement indispensables. L’impact des événements n’a-t-il pas été gonflé par le rôle, parfois disproportionné peut-être, de la presse étrangère ? Très certainement. Bruxelles vit avec les avantages et les inconvénients de sa situation. Il y a chez nous un grand nombre de journalistes étrangers accrédités. Quand on se trouve dans une capitale européenne, que l’on abrite l’OTAN et plusieurs autres instances, où plus de cinquante mille personnes sont Bruxelles, avec sa région, a toutes les cartes en main pour développer tant son aspect multiculturel unique, que sa créativité, sa modernité et bientôt sans doute, son économie numérisée. directement ou indirectement liées à l’Union Européenne, où des rencontres et des sommets européens se déroulent tout le temps, on reste en permanence au cœur des attentions mondiales. Sans doute même plus que beaucoup ne le pensent ici. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Région, qui a peut-être parfois trop tendance à rester centrée sur ellemême, doit, à mes yeux, apprendre à se tourner davantage vers l’extérieur. Et plus que jamais, avoir conscience d’une situation idéale : car quoiqu’on puisse en dire, je le constate dans mon quotidien, l’image de Bruxelles reste aujourd’hui excellente à l’étranger ! Et cette belle image doit, selon moi, pouvoir être mieux utilisée ailleurs, encore. Outre son statut de capitale européenne et sa localisation géographique centrale, quels restent les principaux atouts de Bruxelles, selon vous? Bruxelles, c’est d’abord une ville de taille respectable mais humaine, où la qualité de vie reste excellente et qui reste encore très abordable dans ses prix. Notamment par rapport, à d’autres capitales comme Londres ou Paris. Et où non, contrairement à ce qu’on dit tout le temps, il n’y a pas plus de problèmes de circulation qu’ailleurs ! Et puis surtout, on est en train d’assister à un bouillonnement créatif et culturel sans précédent : le Musée Magritte n’est qu’un succès parmi beaucoup d’autres. C’est à nous tous de fédérer au mieux les forces de nos opérateurs autour de ce genre d’initiatives, capitales pour Bruxelles : je veux parler aussi bien de la cérémonie des Magritte du cinéma, que de Bozar, de la Monnaie ou du folklore local. Je voyage énormément, et chaque fois que je rencontre des étrangers ayant vécu chez nous, des diplomates entre autres, ils me parlent de Bruxelles avec un certain enthousiasme. Et souvent, avec l’envie de revenir y vivre. Enfin, le fait qu’on y parle plusieurs langues et sa mixité culturelle restent d’autres forces extraordinaires. On ne doit pas le perdre de vue non plus. Vos déclarations semblent rejoindre celles, récentes, des Ministres Didier Gosuin et Rudi Vervoort : certaines répercussions seraient donc bel et bien à nuancer ? Elles sont bien réelles, mais effectivement à …nuancer ! Et si, à l’heure actuelle, certains opérateurs connaissent encore quelques difficultés, tous les acteurs publics possèdent encore une énorme capacité d’action. Au gouvernement fédéral, nous venons par exemple de prendre une série de mesures très favorables à l’embauche, avec la réduction des charges dans toute une série de secteurs, en particulier pour les petites entreprises. L’horeca en profite déjà pleinement. Nous avons, je tiens à le redire, un potentiel immense dans le secteur culturel : via cet incitant fiscal que représente le tax shelter notamment, que je connais bien pour l’avoir initié il y a une dizaine d’années, qui permet de dégager plusieurs centaines de millions chaque année. Il peut encore largement servir le cinéma et bientôt – c’est important – les arts de la scène. Selon moi, beaucoup de nouvelles structures sont encore à créer et imaginer autour de tout cela, car cela rejaillira dans tous les domaines. Il est donc vraiment capital que les pouvoirs publics puissent œuvrer ensemble sur la relance de ce genre d’activités. Pour moi donc, Bruxelles, avec sa région, a toutes les cartes en main pour développer tant son aspect multiculturel unique, que sa créativité, sa modernité et bientôt sans doute, son économie numérisée. Les défis et les enjeux sont aussi énormes que nombreux ! ● BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 35
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