INTERNATIONAL « Il y a énormément de possibilités pour des acquisitions au Brésil » Agnes Pinto Borges est la nouvelle présidente de Brascam, la chambre de commerce Belgique-Luxembourg-Brésil. Nous l’avons rencontrée pour un tour d’horizon des potentialités brésiliennes. YAB L e Brésil, longtemps le miracle économique de l’Amérique du Sud, subit actuellement une grave crise économique et politique. De quoi inquiéter des investisseurs étrangers qui semblent de plus en plus bouder le pays. « Mais cette crise est aussi une source d’opportunités » explique Agnes Pinto Borges, présidente de la Brascam. « La devise locale, le real, est extrêmement bas face à l’euro et au dollar, à des niveaux jamais atteints auparavant, et il existe un important vivier d’entreprises au Brésil qui peuvent être d’intéressantes cibles d’acquisitions, parce que les fondateurs, souvent des structures familiales, n’ont pas prévu de succession, par exemple. Aujourd’hui, le marché des fusions et acquisitions au Brésil est dominé par les groupes étrangers, ce qui est inédit. » La nouvelle présidente, désignée en septembre dernier, forme un duo avec Nicolas Crutzen, directeur de Brascam depuis 2014 – un habitué des milieux économico-politiques, qui a aussi entrepris au Brésil. « Cela a donné une excellente dynamique ; il y a beaucoup d’animation et les membres sont également de plus en plus actifs », affirme Agnes Borges. « Le soutien de BECI joue aussi », ajoute Nicolas Crutzen. « Nous partageons les mêmes locaux et les membres de BECI ont également accès aux activités que nous organisons, ce qui offre pas mal d’opportunités. » « Nous avons aussi bénéficié du soutien des représentations diplomatiques belges et brésiliennes », se réjouit Mme Borges. De quoi envisager d’inviter quelques très grosses pointures à l’un ou l’autre évènement. « Nous tentons par exemple d’obtenir la venue de la ministre brésilienne de l’Agriculture. » Une invitée d'autant plus importante que le secteur agricole reste le principal moteur de l’économie brésilienne, « Pour la viande notamment. Seuls les consommateurs européens sont prêts à payer pour certaines gammes de produits, d’où l’intérêt des entrepreneurs brésiliens pour la Belgique. » La logistique, aussi : « De plus en plus de géants brésiliens de l’alimentaire préfèrent opter pour le port d’Anvers plutôt que Rotterdam, parce que les contrôles sanitaires y sont mieux organisés et plus souples qu’aux Pays-Bas. Dans le même temps, les équipes du port d’Anvers sont très intéressées par le potentiel du Brésil, d’autant qu’en matière de logistique, il reste énormément à faire dans le pays », indique Agnes Borges. Nicolas Crutzen précise : « Tous les grands logisticiens belges et les boîtes spécialisées dans les grands chantiers d’infrastructures, comme des bureaux d’ingénieurs, des groupes tels que Katoen 12 BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 Nicolas Crutzen et Agnes Pinto Borges Natie ou Deme, ont profité du boom économique brésilien. Actuellement, beaucoup de grands chantiers sont à l’arrêt à cause de la crise, mais cela va reprendre. » Autre secteur prometteur : les ressources naturelles, « mais les scandales de corruption chez Petrobras et le coût élevé de l’extraction ont fait chuter le secteur et, par effet domino, la pétrochimie, la sidérurgie, etc. » « Le Brésil, c’est aussi un marché de 200 millions d’habitants, qui consomme énormément, et qui de ce point de vue ressemble un peu aux États-Unis », reprend Mme Borges. « La classe moyenne reste en progression, avec une population jeune et de mieux en mieux formée, même si le Brésil reste en grande partie un pays pauvre. » Reste que, pour une entreprise étrangère, le potentiel industriel du Brésil est majeur : « Il y a de l’expertise au niveau industriel, de la machinerie, des compétences et la possibilité de produire à grande échelle et à bas coût. Le potentiel pour un acteur étranger est sans doute plus important encore que sur le marché des services », affirme Agnes Borges. L’immobilier, enfin, offre beaucoup d’opportunités : « Un groupe comme le Pain Quotidien, par exemple, est en plein boom au Brésil parce qu’il profite de la faiblesse du real pour s’offrir des emplacements incroyables à Rio ou Sao Paulo », conclut M. Crutzen. ● Info : www.brascam.be Pour vous aider à découvrir le Brésil et d’autres marchés, contactez Sabine Soetens, Manager International de BECI : sso@beci.be ; 02 643 78 12.
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