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THINK TANK Johan Van den Driessche (N-VA) : « Les budgets ne cessent de gonfler, mais nous ne voyons pas d’amélioration » Bruxelles Métropole : Quel regard la N-VA porte-t-elle sur l’actuel gouvernement régional bruxellois, plus d’un an après sa mise en place ? Dans l’accord de gouvernement, on peut lire cette phrase : « Plus que jamais, Bruxelles se trouve à la croisée des chemins ». C’est toujours le cas, puisqu’on n’a pas fait le moindre pas en avant. La gestion pèche par laxisme. Il existe à présent la possibilité de sanctionner en matière de chômage, mais on ne l’applique pas. Il faut veiller à ce que les jobs disponibles trouvent preneur. S’il faut la connaissance des langues, obligez les chercheurs d’emploi à suivre des formations linguistiques, précisément. On ne veut pas se montrer trop sévère, on ne veut pas pénaliser, mais parfois, il n’y a que la peur qui fonctionne. N’est-il d’ailleurs pas possible de fusionner les six zones de police pour améliorer considérablement la coordination de la sécurité ? Ne peut-on pas rassembler les structures de management plutôt que de créer une nouvelle structure qui supervise le tout ? Il est d’ailleurs grand temps de remédier aux innombrables structures dans notre région. De la cinquantaine d’organes politiques en Région bruxelloise, un tiers fonctionne, un tiers ne fonctionne pas et le troisième tiers fonctionne à contre-courant. Tout cela coûte énormément d’argent. Vous vous offusquez régulièrement des aspects financiers ? Le budget est en équilibre et c’est très bien, mais Bruxelles n’a aucun mérite. Le gouvernement fédéral, les communes et les autres Régions doivent se serrer la ceinture, mais Bruxelles voit ses dotations majorées. Ce confort financier conduit à un manque d’efficacité et des dépenses inutiles. Le garage Citroën est une icône architecturale, c’est vrai, mais il n’est pas adapté à une conversion en musée. Et puis, le nouveau stade de football : faut-il vraiment que la région y contribue ? Les cabinets ministériels coûteront 17 % de plus, soit environ 3 millions d’euros supplémentaires par an... Enfin, un dernier exemple : les anciens ministres peuvent employer deux collaborateurs pendant cinq ans. Ramener ce modèle à sa version flamande – un collaborateur pendant deux ans – permettrait d’économiser 4 millions d’euros en une seule législature. On s’est beaucoup agité autour du virage fiscal. Qu’en pensez-vous ? On veut freiner l’exode des Bruxellois et garder les classes moyennes sur place. Fort bien ! Sauf que dans la pratique, on ne constate pas grand-chose. Il faut davantage d’efforts, par exemple pour améliorer la sécurité et la propreté. Les budgets ne cessent de gonfler, mais nous ne voyons pas d’amélioration. Les mesures proposées sont insuffisantes ; le virage fiscal en est une belle illustration. On veut supprimer le bonus logement et le Johan Van den Driessche compenser par une baisse des droits d’enregistrement. Cela se tient, sur le plan budgétaire, mais les ménages à deux revenus contribuent donc davantage, puisqu’ils profitent actuellement à deux du bonus logement. Il n’y a plus d’avantage à faire construire ou à acheter une habitation neuve, sur laquelle il faut payer la TVA, mais pas de droits d’enregistrement. On veut également diminuer l’impôt des personnes physiques et le compenser par une majoration du précompte immobilier. Les entreprises qui créent de l’emploi sont dupées dans cette affaire. Quelle est votre proposition pour Bruxelles, notamment en ce qui concerne l’économie et les entreprises ? Supprimons les impôts qui freinent les entreprises. Je pense à l’impôt sur le personnel, à l’impôt sur la force motrice ou encore aux taxes que de nombreuses communes prélèvent sur les pylônes de relais GSM. L’organisme suisse BAK Basel Economics situe Bruxelles tout en bas du classement numérique européen ! Il y a des problèmes de couverture de mobilophonie à Bruxelles ? Que l’on permette aux entreprises télécoms d’y investir ! En matière de formation, il n’y a pas que la connaissance des langues qui pose problème : bien des gens ne disposent même pas des compétences essentielles. Il est urgent que l’enseignement francophone travaille à améliorer sa qualité. Cela pourrait se faire en définissant des objectifs finaux détaillés et en responsabilisant davantage le directeur, notamment en termes de recrutement. Et pour terminer, sachez que nous voulons maintenir l’aéroport dans sa fonction de pourvoyeur d’emplois. Cela n’affecte toutefois en rien la nécessité d’une législation pour réglementer les vols de jour et de nuit et mettre un terme à l’incertitude en la matière. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2016 13

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