aussi ce qui permettra de rééquilibrer l’assiette fiscale. Voyez la rue Antoine Dansaert ou la place Saint-Géry, jadis des lieux très dégradés, qui ont été bien rénovés. » Voilà, pour le président de BECI, l’occasion de clarifier un point : « Contrairement à ce que certains répètent, nous ne sommes pas du tout opposés au piétonnier – je suis personnellement convaincu de l’utilité d’un tel projet – mais nous sommes très critiques sur la méthode, qui n’a fait qu’aggraver les problèmes. » Pour autant, Thierry Willemarck se refuse à verser dans le catastrophisme : « Sur le long terme, Bruxelles garde ses atouts – et d’abord son emplacement géographique, qui en fait un carrefour économique et politique incontournable. » Mais l’image de Bruxelles reste un sujet de préoccupation : « Il faudra sans aucun doute redorer le blason. À cet égard, nous n’avons malheureusement pas de quoi nous réjouir, puisque l’attitude des autorités bruxelloises revient à nous mettre hors-jeu. C’est tout le problème de Visit Brussels : un organe qui a obtenu d’excellents résultats en associant public et privé, mais dont, aujourd’hui, le privé est exclu – horeca en tête. Et donc, nous menons nos propres actions pour soutenir les secteurs liés au tourisme : ‘Dining for Brussels’, ‘Sprout to be Brussels’ se sont faits sans l’acteur public, à l’initiative du privé. » Mobilité : toujours en chantier Autre sujet qui fâche le président de BECI : la mobilité. Tunnels fermés, embarras de circulation permanents… L’image de Bruxelles n’en sort pas grandie. « Tous les gouvernements européens ont fait des économies dans les infrastructures de mobilité depuis 30 ou 40 ans. Aujourd’hui, nous en payons les conséquences. Les experts estiment en général qu’on maintient un ouvrage routier en investissant 2 % par an de son budget de construction, pendant 50 ans. En Europe, on tourne autour de 1 ou 1,2 % de moyenne ; en Belgique, c’est 0,63 %. Depuis la régionalisation de ces matières, la situation s’est améliorée en Flandre ; la Wallonie fait un effort également. À Bruxelles, nous avons une commission parlementaire qui ‘ découvre’ que rien n’a été fait… » Thierry Willemarck se réjouit par contre de l’accord intervenu pour l’allongement du métro, « qui semblait impossible sous le gouvernement précédent ». Plus qu’à achever le RER ? « Il y a là une question de société. Ce qui a beaucoup ralenti le RER, ce sont notamment les recours, qui ont été beaucoup moins nombreux en Flandre. Pour de tels projets, il faudrait réfléchir au cadre légal et redonner une priorité au sens du collectif. » Le sens du collectif, c’est aussi ce qui fait défaut dans l’approche de l’activité aéroportuaire. Première cible des attentats du 22 mars, Brussels Airport a particulièrement souffert. Smart Cities : « Ne pas rater le train » S’il est un sujet qui tient Thierry Willemarck à cœur, c’est celui des smart cities – les villes connectées et intelligentes : « On est trop lents ! Il faut se rendre compte que l’évolution technologique va très vite et touche tous les domaines. Quand on parle de mobilité, on songe à la voiture autonome, à la programmation des feux de signalisation, à la voiture électrique… Tout cela va évoluer rapidement, et on a l’impression que le cadre réglementaire ne suit pas. Pour la voiture autonome, par exemple : on est prêt à automatiser le métro, mais on ne veut pas laisser l’ordinateur conduire la voiture – ce qui devrait pourtant contribuer à réduire la congestion. Autre exemple : la 4G et la 5G, qui déterminent l’internet des objets. Nous gardons la norme la plus stricte d’Europe, qui entrave le déploiement des technologies de communication les plus modernes ! » « Or, il y a une vraie opportunité. Nous allons devoir réinvestir dans nos infrastructures, et les smart technologies ne sont pas forcément coûteuses. Très souvent, elles peuvent se greffer aux structures existantes – par exemple pour rendre les feux ‘intelligents’. Si on veut repositionner Bruxelles, il ne faut surtout pas rater ce train-là ! » À peine l’aéroport était-il rouvert que le gouvernement bruxellois lançait plusieurs actions en cessation environnementale. « BECI n’est évidemment pas favorable à un survol déraisonnable de Bruxelles », souligne Thierry Willemarck. « Il existe pourtant des pistes de solution, à rechercher dans une répartition équitable des nuisances. Nous regrettons que la concertation entre les différents pouvoirs n’aboutisse pas. Dans ce dossier comme dans d’autres, on voit bien l’utilité d’une approche métropolitaine, malheureusement absente. » Conférence de presse BECI, suite aux attentats du 22 mars. Du positif ! L’année, marquée d’une pierre noire pour Bruxelles, a malgré tout apporté certaines satisfactions au président de BECI, qui juge positivement les « tax shifts » fédéral et régional : « L’action du gouvernement fédéral va dans le bon sens. On a tout lieu d’être satisfaits du plan PME de Willy Borsus. Les mesures sont les bonnes et la mise en œuvre est même assez rapide. Quant au tax shift régional, c’est également un signe positif, qui peut encourager le retour à Bruxelles. » L’action de BECI apporte également son lot de satisfactions : « Je me réjouis tout particulièrement de la reconnaissance d’IZEO – une structure que nous avons contribué à créer – comme partenaire social. Les indépendants sont mieux soutenus et mieux représentés. Cela démontre que notre approche en ‘trois enseignes’ – BECI, CCIB, IZEO – est la bonne. Plus généralement, j’estime que notre lobbying fonctionne bien ; la preuve en est que nous sommes régulièrement très critiqués. Nous ne cherchons pas le conflit – au contraire, il ne faut jamais rompre le dialogue – mais nous ne sommes pas là pour recevoir l’accolade ; il y a des choses que nous devons dénoncer. » « Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié la réactivité de BECI dans les moments difficiles. En particulier, je songe à Stronger. Brussels, que nous sommes parvenus à mettre sur pied en un temps record pour soutenir les entreprises bruxelloises. » n 21 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 | BECI rapport 2016
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