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Interview Thierry Willemarck : « Bruxelles garde ses atouts » Entre les fermetures de tunnels, la mise en œuvre chaotique du piétonnier, le lockdown, et surtout les attentats du 22 mars, Bruxelles a vécu ces douze derniers mois des temps particulièrement difficiles – qui ont aussi affecté ses entreprises. Thierry Willemarck, président de BECI, fait le point. Thierry Willemarck. 2016 restera pour Bruxelles l’année des attentats – qui, au-delà des victimes, ont aussi fait de considérables dégâts économiques et porté atteinte à l’image internationale de la capitale. Quelles leçons faut-il en tirer ? « Sur le plan économique, ces drames nous ont appris qu’il était essentiel de ne pas arrêter l’activité, comme on l’a fait en novembre, mais au contraire de la soutenir immédiatement, tout en prenant les mesures de sécurité qui s’imposent », répond Thierry Willemarck. « Quant à la sécurité, on a probablement surréagi, mais on a aussi pu observer que nos moyens ne sont pas adaptés à la menace. Déployer des militaires en rue ne suffira peut-être pas à éviter des attentats. Par contre, on doit sans doute accroître nos moyens de surveillance au quotidien, par des techniques modernes et discrètes. » « Ces situations d’urgence ont aussi démontré les limites des structures régionalisées – on songe notamment à la gestion du 112. Faut-il refédéraliser certaines compétences ? Faut-il, à l’échelon régional, fusionner les zones de police ou réduire le nombre de communes ? Sans prendre position, on peut du moins ouvrir le débat. » Bruxelles fragilisée ? Les attentats ont-ils révélé une « fragilité bruxelloise » ? « Les faits ont mis en évidence la faiblesse économique du centre-ville, mais celle-ci était déjà installée. S’il y a une fragilité particulière à Bruxelles, c’est la paupérisation du centre. Le politique n’a pas pris assez de mesures pour encourager la restauration du centre-ville ; pour le rendre attractif aux habitants, aux commerçants, aux investisseurs. Il faut ramener des habitants des classes moyennes et supérieures ; c’est BECI | RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 - 20 Diversité : une question de société Un an après le Livre blanc de la Diversité, Thierry Willemarck insiste sur la nécessité de préserver l’ouverture de l’entreprise à la diversité (des origines, des âges, du genre…). « C’est dans les grands centres urbains que se produit le brassage des populations et c’est là que la créativité est la plus importante. Cela se traduit aussi dans le monde de l’entreprise : voyez Google. Mais il est vrai que c’est un message difficile à faire passer dans une société tentée par le repli sur soi. » La réponse est-elle à chercher dans l’enseignement et la formation ? « Bien sûr ! La qualification reste le premier critère des employeurs. Et il reste indispensable de revaloriser les filières qualifiantes pour répondre aux besoins de l’économie. Là aussi, BECI est active, à travers le volontariat d’entreprise et la promotion sociale. Il faut rappeler que nous sommes au pouvoir organisateur de plusieurs écoles de formation permanente : VTI côté néerlandophone, F9 Languages et l’EPFC côté francophone. Le déménagement de l’EPFC, à la rentrée 2017, est un projet important pour nous. » « Mais l’école à elle seule – pas plus que l’entreprise – ne peut répondre à une problématique de société qui est beaucoup plus large, et qui touche à l’éducation au sein même des familles. » rapport 2016

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