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SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE LA MOBILITÉ BRUXELLOISE AU CARREFOUR Ces derniers mois, la mobilité bruxelloise fait parler d’elle et pas uniquement pour ses embouteillages. Viaduc Reyers, piétonnier, Uber. À chaque dossier sa polémique. Début novembre, un quartier de Bruxelles s’est découvert un nouveau visage : le quartier Diamant/ Reyers. Après 45 années de bons et mauvais services – c’est une question de point de vue –, le viaduc Reyers a disparu du paysage schaerbeekois. Pour le plus grand plaisir d’une majorité de riverains, des piétons et des vélos, et au grand dam d’une bonne partie des automobilistes englués dans les travaux depuis 2014. Un des symboles du « tout à la voiture » des années 60 et 70 a rendu les armes. Et on entend déjà poindre des questions concernant le viaduc Hermann-Debroux… Dans un genre un peu différent mais au final assez similaire, la création du piétonnier par la Ville de Bruxelles attise aussi les tensions. Quelque part pour les mêmes raisons. Dans une volonté de rendre l’espace urbain aux usagers faibles, la majorité dirigée par Yvan Mayeur a donné un sacré coup de canif dans un partenariat passé de longue date entre la voiture et le centre de la capitale. Déchaînant les passions, les invectives d’une part, mais aussi une large adhésion de l’autre. Les premiers travaux réels devraient commencer début 2016 et se terminer avant l’été. D’ici là, on devrait encore assister à quelques joutes entre pro et anti. Mais, contrairement à ce que d’aucuns pensaient, des modifications peuvent être apportées au projet. Au niveau de la place De Brouckère, il n’y a plus qu’une seule bande qui entre sur la place, provenant du boulevard Émile Jacqmain. Celle-ci va changer de côté : elle viendra du boulevard Adolphe Max, avec 40 % de place de parking en plus. Certainement pour le plus 4 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 | Mateusz Kukulka colère d’un bon nombre d’utilisateurs du service américain. Ce qui relie ces trois situations, c’est la soif de nouveauté d’une partie de la population. Plus de place pour les piétons, les vélos, les poussettes, moins de voitures, moins de pollution, une nouvelle mobilité. Le tout avec une pointe de nouvelles technologies et de fun. En même temps, nul ne l’ignore, Bruxelles joue ces dernières années les premiers rôles au classement des villes les plus embouteillées d’Europe. Il est de plus en plus pénible de se rendre au boulot avec sa voiture. Et dans de nombreux cas, les transports en commun ne répondent pas aux attentes d'une partie des utilisateurs. Les demandes de plus de parkings sont légion. Les problèmes de mobilité poussent des jeunes couples vers les deux Brabants. Et par la même précipitent le départ d’entreprises. grand plaisir des gestionnaires de l’Hôtel Métropole, qui avaient esté en justice en septembre dernier contre le piétonnier. Un premier pas du politique vers les commerçants. Uber, lui aussi, a défrayé la chronique. Cette multinationale américaine qui, grâce à une application, met en relation des particuliers avec voiture avec d’autres sans véhicule. Concurrençant ainsi directement le taxi en offrant des tarifs moindres. Provoquant l’ire de tout un secteur dans notre capitale, mais aussi dans nombre d’autres villes d’Europe. Finalement, la justice a donné raison aux taximen et le service UberPop a été arrêté par la firme californienne. Provoquant la On se rend facilement compte du savant jeu d’équilibriste que le politique va devoir accomplir dans les prochaines années : contenter les uns et les autres alors que chaque groupe semble avoir des aspirations opposées. Le gouvernement bruxellois a annoncé la création d’une nouvelle ligne de métro pour 2024. La Ville de Bruxelles avait prévu de nouveaux parkings dans son projet de piétonnier. Un nouveau parc est sorti de terre à Tour & Taxis. Les choses bougent. Mais sera-ce assez ? Il serait par exemple judicieux que Bruxelles parvienne à obtenir de la SNCB qu’elle avance les travaux du RER, au moins en intra-muros. Cela fait un paquet de défis pour les élus bruxellois. ● CORNER

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