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© EDF Luminus SÉCURITÉ Délestage, black-out… Que risque-t-on à Bruxelles cet hiver ? Il y a dix ans à peine, la Belgique se payait encore le luxe d’exporter 10 à 30 % de l’électricité qu’elle produisait. Aujourd’hui, nous dépendons en grande partie de la production électrique des pays étrangers, avec son lot d’incertitudes. En janvier dernier, le gouvernement augmentait sensiblement la réserve stratégique. Mais avec l’arrivée du froid, la question des plans de délestage et de possibles black-out refait surface. Si l’hiver devait être rude, quel serait l’impact pour les entreprises ? Julien Ide M i-novembre, Bruxelles. Un air de vacances flotte dans la capitale. Bonnets et écharpes sont encore au fond du placard. Il fait exceptionnellement doux, mais nul ne sait combien de temps cela va durer. Bien que la probabilité d’avoir un hiver très froid soit relativement faible, le risque n’est pas exclu. En cas de pic prolongé, le fameux plan de délestage pourrait-il être activé en Belgique ? La Belgique en manque d’énergie Selon Peter Claes, Managing Director chez Febeliec, l’appauvrissement énergétique en Belgique est dû à trois facteurs : « Premièrement, il n’y a presque plus d’investissements dans des unités de production qui offrent une garantie de livraison. Il n’y a rien de neuf depuis longtemps au niveau du nucléaire, et très peu au niveau des centrales thermiques. Deuxièmement, plusieurs centrales nucléaires sont à l’arrêt total Les chances de pénurie sont très faibles. Il n’y a pas de quoi paniquer. Peter Claes (Febeliec). 38 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 dans notre pays (ndlr : le redémarrage de Doel 2 et Tihange 3 n’était pas encore décidé au moment de cette interview). Et enfin, les énergies renouvelables sont de plus en plus utilisées, mais leur efficacité dépend de l’imprévisibilité de l’ensoleillement et du vent. » Malgré cela, Peter Claes reste relativement optimiste : « Il faut rester serein et rationnel. Les chances de pénurie sont très faibles. Il n’y a pas de quoi paniquer. » Prévenir la pénurie Elia joue un rôle central dans le paysage belge puisque la société a en charge le transport de l’électricité dans tout le pays. Quel est son rôle en cas de problème d’approvisionnement ? Ingvild Van Lysebetten, directrice de la communication chez Elia, nous répond : « Nous pouvons faire appel à l'éventuelle capacité de production restante de toutes les centrales disponibles. Si nécessaire, nous avons par exemple recours à la réduction contrôlée de la consommation de clients industriels. Si la situation l'exige, Elia peut envisager une coordination avec d'autres gestionnaires de réseaux de transport de pays voisins, pour augmenter davantage la capacité d'importation possible de la Belgique. Si tout cela ne fonctionne pas, il ne reste que le plan de délestage, activé par le gouvernement. » Du côté des producteurs d’électricité, des solutions technologiques sont mises en œuvre afin d’équilibrer la balance énergétique. André Neugroschl est B2B marketing manager chez EDF-Luminus : « Une centrale thermique peut être à l’arrêt en fonction des besoins du marché. En cas de besoin urgent d’électricité, le temps de démarrage des machines est R.A.

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