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TOPIC Quelques chiffres* • 27 % des touristes se disent extrêmement satisfaits de leur séjour à Bruxelles et 67 % satisfaits. Denis Delforge : « Vendre Bruxelles d’une seule voix » Bruxelles Métropole : Bruxelles est la 2e ville de congrès au monde. Qu'est-ce qui fait sa force ? Denis Delforge : En tant que capitale de l’Europe, Bruxelles est un centre de décision, et par là même un véritable « business hub ». Ce statut de siège d’associations et d’institutions internationales crée une importante activité de tourisme « MICE » (Meetings, Incentives, Conferences and Events). En 2012, cela représentait 60 % de l’activité touristique à Bruxelles. Plus que maintenir cette position, nous devons être ambitieux. Le potentiel de croissance est important. Car si notre classement UAI est effectivement 2e , d’autres classifications internationales nous classent moins bien. Il faut jouer sur deux tableaux : premièrement développer notre force commerciale à l’international, et deuxièmement investir dans nos infrastructures. Nous devons le faire en parfaite synergie avec toutes les forces vives de la Région, VisitBrussels, mais aussi les attachés économiques qui sont installés à l’étranger par exemple. Que peut-on améliorer ? Le développement d’infrastructures de qualité pour l’accueil de congrès est indispensable si nous voulons rivaliser avec les villes concurrentes dans le monde. Les organisateurs de congrès sont effectivement de plus en plus exigeants. Les autorités bruxelloises l’ont heureusement bien compris et leurs décisions ambitieuses se reflètent dans le projet Neo, dont la construction du centre de congrès est la pierre angulaire. Il s'agit d'une très belle opportunité de développement de fonctions complémentaires et indispensables à nos activités actuelles. Avec la régionalisation du tourisme, les entreprises craignent d'être mises de côté. Qu'en pensez-vous ? Cette polémique est née d’une crainte de certains acteurs de ne plus faire partie des instances dirigeantes de l’Office du Tourisme. Si nous voulons faire du tourisme en général et du tourisme de congrès en particulier une véritable force économique à Bruxelles, il faut un organe fédérateur de tous les acteurs, et Brussels Expo doit certainement en faire partie. Ceci dit, la régionalisation est surtout une grande chance. Cette nouvelle autonomie doit justement nous permettre de vendre Bruxelles 34 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 Denis Delforge, directeur administratif de Brussels Expo. • Les touristes viennent surtout pour découvrir notre patrimoine (35 %), des attractions ou évènements saisonniers (19 %) ou pour le « lifestyle » (15 %). • Quant au patrimoine, près d’un visiteur sur cinq s’intéresse en particulier à l’Art Nouveau. • Ce sont les Français, les Anglais, les Espagnols, les Allemands et les Américains qui sont les plus nombreux à visiter Bruxelles. • Sur les huit premiers mois de l’année 2015, plus de 2 millions de visiteurs ont été enregistrés dans les musées bruxellois. *www.visitbrussels.be à l’étranger d’une seule voix, en mettant en avant tous les atouts d’une grande capitale. N’oublions pas que la régionalisation est née de la prise de conscience des enjeux économiques liés au secteur, et pour permettre à Bruxelles de faire des choix ambitieux pour développer son image et son offre touristique. Selon-vous, est-il possible de combiner tourisme d'affaires et de loisirs ? Bien sûr. Ces deux secteurs sont complémentaires, déjà en termes de calendrier. Le tourisme d’affaires se concentre en semaine et hors des vacances scolaires, tandis que le tourisme de loisirs se concentre les weekends et les jours fériés. Ces secteurs sont aussi intimement liés. Un touriste reste un touriste. S’il se rend pour affaires dans une ville, il cherchera également à pouvoir la visiter, y faire du shopping et profiter de la ville. Le choix d’un organisateur de congrès pour une ville ou une autre se base d’abord sur ce que la ville peut offrir en dehors du congrès. La construction d’une ville accueillante, avec un programme culturel varié, est donc indispensable à l’activité de tourisme de congrès. Vous avez évoqué Neo et le futur centre de congrès du Heysel, très attendu. Quid de sa concrétisation ? Actuellement, trois bureaux d’architectes sont en compétition pour dessiner le centre de congrès. Le marché public devrait aboutir au plus tard début 2017 et les travaux commenceront dans la foulée. Le centre doit pouvoir accueillir des manifestations diverses (réunions, congrès, conventions internationales, spectacles, animations), comptant jusqu'à 5.000 participants dans le respect des normes les plus strictes en matière de sécurité, et avec les technologies de communication audio-visuelle et numérique les plus en pointe. Cette nouvelle infrastructure est le prolongement naturel de celles existant à Brussels Expo. L'activité de congrès au Heysel pourra s'appuyer sur nos salles de réunion et nos palais d'exposition. Le Palais 12 peut, par exemple, d'ores et déjà accueillir les réunions plénières de congrès allant jusqu'à 10.000 participants. ●

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