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INTERNATIONAL Comment nWave a conquis les salles de cinéma du monde entier Fly Me To The Moon, Sammy I et II, Le Manoir Magique… Des titres de films d’animation qui résonnent certainement aux oreilles de vos enfants, comme de millions d’autres dans le monde. Depuis ses modestes bureaux de Forest, nWave a réussi à s’imposer comme le « Disney européen » en creusant le filon du film spécialisé en relief (pour parcs d’attractions) tout en se diversifiant vers le long métrage. Rencontre avec ses cofondateurs Ben Stassen et Caroline Van Iseghem. Olivier Fabes n Wave fait partie de ces « champions » bruxellois méconnus, leader mondial dans le créneau hautement concurrentiel de l’animation 3D. Nullement prophète en son pays, l’entreprise fondée en 1992 par Ben Stassen, Caroline Van Iseghem et Eric Dillens, a progressivement réussi à s’imposer mondialement dans un créneau archi-dominé par les gros studios américains. À peine 2 ou 3 % de ses ventes sont générées dans la mère-patrie. nWave Pictures, activité de distribution de films, et nWave Digital, le studio de production, réalisent ensemble un chiffre d’affaires avoisinant les 20 millions d’euros. Ben Stassen En alignant aujourd’hui des chiffres impressionnants pour une PME de 120 personnes (voir encadré), nWave récolte en fait les fruits de décisions stratégiques qui lui ont permis de bien grandir sans se brûler les ailes. Il y d’abord le leadership technologique, acquis dès l’origine. « Nous sommes en fait nés sur les cendres de Little Big One, société bruxelloise à la pointe de la technologie numérique au début des années 90. Ils étaient plus gros que Pixar à l’époque. Après la faillite, nous avons repris pas mal de ses collaborateurs », retrace Ben Stassen. Films 3D et 4D spécialisés Une des erreurs de Little Big One avait été de rester cantonnée dans la prestation de services technologiques de pointe, sans être propriétaire de ses « produits » et créations. nWave va en tirer les leçons en se lançant directement dans la production. Elle démarrera par la réalisation de petits films époustouflants de 4 minutes pour parcs d’attractions (des rides dans le jargon). 22 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 La Mine du Diable deviendra une référence mondiale sur ce marché de niche. Succès critique et commercial, il sera projeté pendant 17 ans dans une salle spécialisée de l’hôtel Excalibur, à Las Vegas. « Nous avons réalisé 25 ‘rides’ jusqu’en 1996. Contrairement à Georges Lucas, qui travaillait en ‘motion control’ avec de vraies caméras, nous avons fait le choix du pur digital. Un choix judicieux, car cela nous a permis de formater nos films pour divers supports, alors qu’il n’y avait pas de standard à l’époque. Nous n’étions pas liés à une technologie de salle. Et en plus, nous étions propriétaires de nos films. Ce sont les deux facteurs de réussite qui ont fait que nous avons pu rivaliser avec un géant comme Disney Universal », poursuit le chef d’entreprise, par ailleurs producteur, scénariste et réalisateur. nWave se lance ensuite dans la production de films pour les salles iMax, remportant très vite ici aussi un succès

25 Online Touch Home


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