Exportation de services : d’autres barrières INTERNATIONAL La majorité des entreprises bruxelloises sont actives dans les services. Exporter une matière grise, par essence non tangible, centrée sur la connaissance et donc l’humain, ce n’est pas comme de la bière ou du chocolat. Internationaliser une ressource « humaine » ne s’improvise pas. Quelques conseils et retours d’expérience. Olivier Fabes B ien sûr, l’exportation des biens et celle des services partagent un certain nombre de règles en matière de droit du commerce international. Et pour nombre d’exportateurs belges, les deux mondes ne sont pas totalement étanches : un fabricant de biens, par exemple des machines-outils, fournira également des services de maintenance et de mise à jour. Il n’empêche que Bruxelles, hautement tertiarisée, compte une bonne part de pure players des services : sociétés de conseil, bureaux d’architectes, cabinets d’avocats, entreprises actives dans le divertissement (cf. notre interview de nWave), n’hésitent pas à chercher des relais de croissance à l’étranger. Souvent, l’internationalisation est d’ailleurs un must vu l’étroitesse du marché belge et/ou la spécificité de leur savoir-faire. Mais « internationaliser » des services n’est pas aussi simple que d’exporter des produits. Les chemins sont moins bien balisés, voire pas du tout. Faire reconnaître localement des compétences intellectuelles ou un savoir-faire, c’est une autre paire de manches que de trouver un revendeur pour des produits. C’est dans cette optique que le service public Brussels Invest & Export (BIE) a publié le Vade-mecum de l’internationalisation des services1 des PME : . On y retrouve quelques conseils à l’usage 4. 1. Loin des yeux, loin du cœur : sans un produit tangible, vous avez intérêt à être fréquemment sur place pour maintenir la réputation de votre entreprise et la crédibilité de votre service. Trouvez les bons partenaires et relais sur place, que ce soit à travers la participation à des salons internationaux et/ou l’intégration à un réseau d’entreprises. Trouver un partenaire valable peut prendre plus d’un an, et il faut ensuite entretenir la relation. 2. Ne sous-estimez pas les barrières légales. Autant les barrières tarifaires et droits de douane sont généralement bien connus pour des produits, autant un certain flou règne en matière de services. L’Inde, par exemple, ne reconnaît pas le diplôme d’ingénieur belge. Il faut souvent passer par un partenaire local pour faire valoir une équivalence. En tant que société de services, votre seul atout, c’est votre personnel. Prenez garde aussi aux obligations légales en matière d’embauche, de détachement et de permis de travail. 3. Soignez votre travail de préparation. BIE préconise une analyse de faisabilité (existe-t-il un marché pour mon service dans ce pays ?) avant même de s’atteler aux premières lignes d’un plan d’internationalisation. Calculez large sur le plan financier, car les frais de voyage, d’assistance juridique ou de personnel sont toujours plus élevés qu’escompté. Prévoyez aussi une bonne marge d’investissement car, vu le caractère abstrait des services, les institutions financières se montrent souvent moins disposées à en financer et en assurer l’exportation. 1 « Le vade-mecum de l’internationalisation des services » peut être téléchargé gratuitement sur www.brusselsinvestexport.be (publications). 18 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 © Thinkstock
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