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INTERNATIONAL Les services : point fort des exportations bruxelloises Quand on parle d’exportations belges, on songe naturellement aux produits chimiques et pharmaceutiques, aux équipements de transport, aux plastiques, qui sont quelques-uns de nos fleurons – sans oublier les incontournables bières et le chocolat. On pense moins souvent aux services, qui pourtant s’exportent aussi : bureaux d’architecture et d’ingénierie, consultance, services juridiques, traduction… Autant de domaines d’expertise bruxelloise. Vincent Delannoy S i l’on se penche sur les chiffres des exportations belges, la balance régionale paraît bien déséquilibrée. Selon les chiffres de la Banque nationale, sur la période 2008-2012, les exportations bruxelloises, biens et services confondus, ont représenté 14,5 % des exportations totales du Royaume, contre 68,7 % à la Flandre et 16,8 % à la Wallonie. L’image est toutefois tronquée, dans la mesure où ces chiffres sont dominés par les biens, dont la production a largement quitté les villes – c’est particulièrement vrai à Bruxelles, dont l’économie est essentiellement tertiaire. Si l’on se focalise sur les services, cette image change radicalement : la part bruxelloise grimpe à 26,4 %, contre 59 % pour la Flandre et 14,7 % pour la Wallonie. Or, ce sont justement les exportations de services qui connaissent la croissance la plus rapide : toujours sur la même période, pour la Région de Bruxelles-Capitale, elles ont augmenté de 5,8 % en moyenne annuelle, là où les exportations de biens ne progressaient que de 2,2 % – la même tendance s’observant dans toutes les Régions. En revanche, en termes d'exportations nettes (soit le solde entre les exportations et les importations, biens et services confondus), Bruxelles est la seule Région à enregistrer un résultat négatif – qui a même eu tendance à se creuser au cours des vingt dernières années. Balance commerciale La conclusion s'impose naturellement : Bruxelles doit résolument augmenter ses exportations. Comment ? Par où commencer ? Dans quels secteurs ? Selon quelle stratégie ? 1 À ne pas confondre avec les exportations brutes (voir tableau). Là encore, les chiffres restent intéressants. Ils nous apprennent qu’en 2012, la part des services dans les exportations bruxelloises atteignait 47,5 % (contre 22 % pour la Flandre et 24,6 % pour la Wallonie). La moyenne était de 40,1 % pour la période 2003-2007 et 46,5 % pour 2008-2012, indiquant la montée en puissance de l'exportation des services – tout comme leurs importations, soit en dit en passant. Quelles sont les branches d'activités qui ont le plus grand impact pour les exportations nettes1 de services à Bruxelles en 2012 ? Il faut pointer les « transports et entreposage » ainsi que la « production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné ». Quant aux services aux entreprises (activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques), s’ils affichent une croissance de 5,14 % des exportations, ils représentent une croissance plus importante des importations, à hauteur de 9,03 %. La tertiarisation de l'économie Comment ont évolué les échanges de services en Belgique ? Sur la période 1995-2012, on constate une progression de 220 % des importations, passées de 23,7 milliards à 75,8 milliards en valeur. Mais dans le même temps, les exportations ont progressé davantage (+ 227 %), de 25,5 milliards à 83,2 milliards. Au niveau du Royaume, les exportations nettes de services ont ainsi toujours été nettement positives, passant de 1,7 milliard en 1995 à 8,6 milliards en 2010, pour ensuite se tasser à 7,4 milliards en 2012. Sur la période 1996-2010, la progression la plus spectaculaire 14 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015

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