SPEAKER’S LE MOIS POLITIQUE MISE AU POINT La crise des migrants a marqué nos journaux. Est-ce pour cela qu’elle a aussi (un peu) marqué nos nuits et nos journées ? Que l’on soit employé, manager, CEO ou même roi du monde, on ne peut que se montrer sensible à la photo d’un enfant retrouvé mort le long d’une plage. L’image de ce garçon de trois ans allongé sur le ventre correspond tant à celle de nos propres enfants. À la différence que pour eux, la pose « pet en l’air » était celle du repos qui permet aux parents de se dire « un jour mon fils/ma fille sera », alors que là… Citoyens-patrons, nous avons tenté de faire quelque chose. À notre propre mesure. Ce que notre mamy appelait « faire son petit possible ». C’était nécessaire, et si – hélas – cela n’a pas suffi à sauver cet enfant et les autres (on insiste), l’initiative de ces patrons qui ont voulu proposer « quelque chose » est à mettre dans le lot de toutes les autres. À défaut d’être déterminante, elle a le mérite d’exister pour certaines victimes. Et ses pères ont le mérite de l’avoir pondue. Le reste n’est pas du ressort des entreprises et de ceux qui les dirigent. Pas plus que les interprétations politiques. Notamment celle qui voudrait que « les patrons veulent des réfugiés pour faire baisser des salaires. » Interprétable, manipulable à souhait, cette analyse partisane ne correspond pas à la réalité. Ni à l’émotion. Encore moins à la force d’action d’un parent (car oui, les patrons ont une vie qui les attend à la maison). Bref, c’est une action et surtout une accusation crapuleuse. D’autant plus qu’elle fut relayée par des faiseurs d’opinions, supposés éduqués et au-dessus de café du commerce. Et pendant ce temps On essaie donc de s’intéresser au reste de l’actualité. Pas forcément facile, et pourtant. Les questions relevées si souvent par les patrons continuent de bousculer l’actualité : le « tax shift » ? Il n’a rien donné, ou si peu. Pourtant, avec la présence massive de forces favorables à l’entreprenariat dans le gouvernement fédéral, on avait des raisons d’y croire. Faites gaffe les gars, un jour on revotera et là, il ne s’agira plus d’accuser les méchantes forces de gauche de vous avoir coincés. Pareil pour l’école. On a dit et redit que c’était important. Très important même. Mais il se fait que les débats de la rentrée, côté francophone, tournent autour d’un certain « cours de rien » | Michel Geyer dont on s’esquinte à nous expliquer que le programme comprendra plic-ploc de la citoyenneté, du vivre ensemble, du bien-être/santé, de la démocratie… Bref un « cours de tout » plutôt que du « rien ». Surtout des choses qu’on est supposé apprendre par ailleurs et dont on voit mal les ultra-réfractaires les intégrer au prétexte qu’il y aurait interro demain. Pendant ce temps, les taxis ont manifesté (hum) contre la création – pardon : l’existence même – d’un concurrent moins cher mais aussi moins régulé ; les agriculteurs ont dénoncé tout ce qui n’allait pas (qui en a retenu quoi ? On ose à peine la question). Après eux, place à une manif nationale… Bref, l’année académique n’a pas commencé sous les meilleurs cieux. Et pourtant, on y croit. Utopisme ? Du tout. Esprit d’entrepreneur. C’est très différent. Là-dessus aussi, on insiste ● CORNER Elections sociales : préparez-vous lors de 2 jours de formation Toute l’info juridique, les best practices et des invités RH et syndicaux ! www.beci.be/activites/formations_seminaires/ les 09/10/15 et 21/01/16 Info : Frédéric Simon Conseiller social BECI fs@beci.be tél. 02-643 78 17 BECI - Brussels Business - janvier 2015 7
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