ENTREPRENDRE Grégor Chapelle (Actiris) : « Testez-nous ! » L’équipe de Select Actiris, c’est une centaine de personnes ayant pour objectif de créer la rencontre idéale entre employeurs et demandeur d’emploi. Pour ce faire, plusieurs outils existent, récemment revus en fonction des besoins des employeurs. Grégor Chapelle, directeur général d’Actiris, nous les présente. Gaëlle Hoogsteyn T estez-nous », commence Grégor Chapelle. « C’est le message que j’ai envie de faire passer aux entreprises bruxelloises aujourd’hui. Actiris n’a pas toujours eu une image très positive. Beaucoup d’entreprises pensent que nous ne sommes pas assez orientés vers leurs besoins. J’aimerais les convaincre que les choses ont changé. » Depuis deux ans, Actiris a en effet totalement renouvelé et simplifié ses services. Select Actiris, par exemple, permet à une entreprise de confier à l’opérateur la recherche du candidat idéal. « Lorsqu’un employeur nous transmet une offre, nous lui répondons dans les 48 heures. Si nous pensons pouvoir répondre à sa demande, nous nous engageons à lui proposer, endéans les 15 jours, une liste de maximum six candidats ayant le profil recherché et la motivation. » Le temps de traitement – qui était un point à améliorer – a été fortement raccourci. Par ailleurs, chaque employeur a désormais un unique point de contact, une personne qui connaît son dossier, son entreprise, et qui est spécialisée dans le secteur. « Et nous n’envoyons personne que n’ayons vu personnellement lors d’un entretien », précise Grégor Chapelle. Pour l’instant, ce sont essentiellement des grosses entreprises (Primark, Zara, Solvay, la STIB, Proximus, la RTBF…) qui utilisent Select, « mais les PME et les TPE, qui souvent n’ont pas de service de ressources humaines, peuvent naturellement aussi faire appel à nous ». Ce service est entièrement gratuit. La seule chose qu’Actiris demande à l’employeur est de lui donner du feedback, que les candidats aient été retenus ou non. « Ce feedback permet à nos conseillers en recrutement de s’améliorer. Parfois, le client a aussi des attentes trop élevées et nous essayons de voir s’il est possible de les recalibrer ou de proposer des formations. En nous donnant ce feedback, les entreprises aident le service public à s’adapter au marché de l’emploi. » Selon Grégor Chapelle, les entreprises seraient plutôt satisfaites, comme le prouve l’augmentation des chiffres. « En deux ans, le nombre d’offres d’emploi reçues a triplé. En 2012, 5250 offres nous avaient été transmises contre 9102 en 2014. Pour 2015, je pense qu’on va atteindre les 11.000 offres d’emploi. » Le nombre de placements suit, avec un taux moyen de 80 %. Un autre service qui marcherait aussi très bien serait celui des « job datings » dans le cadre desquels Actiris recrute simultanément plusieurs candidats. Un job dating a par exemple été réalisé pour Primark : « Sur les 196 employés qu’ils cherchaient, nous avons trouvé 180 personnes, dont leur directeur des ressources humaines. Idem pour Marks & Spencer où notre job dating a permis de trouver 80 des 120 employés à recruter », illustre-t-il. Un engagement sociétal À côté de ces deux formules, Actiris propose aussi, dans le cadre de la « garantie jeune », des stages de transition en entreprise (STE) pour les jeunes demandeurs d’emploi ayant, maximum, un diplôme du secondaire. Pour 200 euros par mois, une entreprise peut avoir un stagiaire, mais doit, en contrepartie, investir du temps dans la formation de ce dernier. « Offrir un stage, cela nécessite une mobilisation de la part des employeurs et c’est là que le bât blesse parfois. Or, pour casser le cercle vicieux du chômage des jeunes, il faut leur donner la possibilité d’acquérir de l’expérience. Après un STE, 6 jeunes sur 10 finissent par trouver un emploi. J’invite donc les entreprises à s’ouvrir à cette démarche. Plus nous aurons d’offres, plus nous pourrons concrétiser des matchings positifs ». L’an dernier, 661 jeunes ont réalisé un stage et Actiris espère en placer 1.000 cette année. Grégor Chapelle conclut en déclarant que la balle est dans le camp des employeurs. Car un service public qui n’a pas la confiance des employeurs, c’est comme un moteur qui tourne à vide. « Cela prendra du temps, mais Actiris espère retrouver la confiance des employeurs et pouvoir continuer à travailler avec eux à la réduction du chômage à Bruxelles. » ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2015 47
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