B. CHÔMAGE ET ORIGINE Les données concernant les taux de chômage montrent également des différences significatives. A Bruxelles, les tendances indiquent des taux plus élevés de chômage chez les personnes d’ascendance étrangère. Les personnes les plus touchées sont les personnes originaires d’un pays candidat à l’UE31 avec 31,1 % et les personnes d’origine maghrébine avec 31 %. Dans ces deux groupes, deux autres faits sont à souligner : • le taux de chômage des femmes est largement supérieur à celui des hommes. • les catégories d’âge supérieures connaissent un taux de chômage supérieur aux autres groupes. Ainsi, les données établies montrent que le fait de cumuler les caractéristiques discriminantes, femme et d’origine étrangère ou âge supérieur et origine étrangère, était doublement, voire triplement discriminant. Les personnes cumulant ces caractéristiques sont donc confrontées à des murs doublement voire triplement épais, tant sur le plan horizontal (accès à l’emploi) que vertical (accès aux positions hiérarchiques supérieures). Aussi, d’un point de vue vertical, le plafond de verre, qui est déjà en soi un obstacle majeur pour les femmes ou pour les personnes d’origine étrangère, s’épaissit doublement voir triplement selon les caractéristiques cumulées. C. SALAIRE ET ORIGINE Des différences, sur le plan salarial, sont souvent pointées par les chercheurs. Les données suivantes montrent que les personnes d’origine étrangères sont majoritairement dans les tranches des bas salaires (sauf pour les personnes issues de l’Amérique du Nord et d’Océanie). La dualisation est particulièrement importante chez les personnes originaires d’un pays candidat à l’UE33 Une part de ces différences significatives est notamment due aux secteurs, à l’âge, l’ancienneté, et d’autre part au plafond de verre bloquant l’évolution professionnelle des personnes d’ascendance étrangère mais également des femmes. Soulignons par ailleurs que, pour toutes les catégories d’âge, les deux groupes connaissant les plus hauts taux de chômage, à savoir le groupe des « candidats à l’UE » et le groupe des « Maghrébins » sont les deux groupes comprenant les personnes originaires des pays avec qui la Belgique a établi des conventions bilatérales il y a 50 ans (le Maroc et la Turquie). Les conventions, à l’époque, étaient destinées à promouvoir l’immigration vers la Belgique afin d’augmenter la main d’œuvre en Belgique. avec + 26,4 % de représentation dans les bas salaires par rapport à la moyenne et – 20,9 % de représentation dans les salaires élevés.34 Graphique 11 : Taux de chômage des 18 à 60 ans par classe d’âge selon l’origine32 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% Belge n 18,19 n 20-29 n 30-54 n 55-60 8,2% 7,7% 5,2% 7,8% UE-14 13,7% 15,6% 11,8% 14,9% UE-12 8,5% 7,5% 7,6% 14,5% Candidat UE 16,8% 24,2% 23,5% 37,5% Autre Européen 14,6% 18,6% 15,5% 19,3% Maghrébin 18,0% 28,3% 24,7% 32,0% Autre Africain 11,1% 19,0% 17,7% 22,9% Sud/Centre Américain 15,4% 14,0% 13,0% 21,7% Asiatique 7,7% 10,1% 10,8% 13,8% Source: Datawarehouse marché du travail et protection sociale, BCSS. Calculs et traitement: SPF ETCS 31. Candidats UE : Macédoine, Turquie, Croatie • 32. Service Public Fédéral : Emploi, Travail et Concertation Social & Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme. 2013. Monitoring socio-économique. Bruxelles. p. 179 • 33. Candidats UE : Macédoine, Turquie, Croatie • 34. Ibidem. p.138 26
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