26

Graphique 8 : Répartition des personnes d’origine étrangère par origine et par région.23 4.3.1. L’ascendance sur le marche de l’emploi De très nombreuses études ont été entreprises concernant la discrimination, à la fois par les institutions publiques et par les Centres de recherches universitaires. La question de la discrimination des personnes issues de l’immigration s’est vue établie pour la première fois en Belgique en 1997 par une étude réalisée par le Bureau International du Travail (BIT). L’étude, nationale, pointait à l’époque un taux de discrimination à Bruxelles de l’ordre de 34,1 %.24 De nombreuses études ont ensuite été entreprises, notamment par les acteurs académiques, et ont toutes confirmé ces tendances, à savoir un traitement différentiel des personnes d’ascendance étrangère par rapport aux personnes d’ascendance nationale. La perception des personnes d’origine étrangère, comme population homogène, est la première fausse perception qu’il y a lieu de déconstruire. Il n’y rien de plus diversifié que des personnes d’ascendance étrangère. Derrière cette nomination se cache une diversité de cultures, de philosophies et de cultes intenses. En ce qui concerne la culture et/ou le culte d’origine, ces populations se les ont appropriés de manière très diverse : certaines complètement, d’autres pas du tout, d’autres en partie,… Ainsi des personnes peuvent avoir une même origine religieuse (mais pas la même origine culturelle) et vivre leur spiritualité différemment ou au contraire ne pas la vivre du tout ou de manière laïque. Il y a lieu donc d’être prudent et ouvert à la diversité dans la diversité en ce qui concerne l’ascendance. Il est, par ailleurs, difficilement aisé de déterminer quels aspects pèsent le plus dans les discriminations: les aspects culturels ou cultuels ou s’ils sont perçus subjectivement de manière globale derrière l’ascendance. Dans le cadre des processus de recrutement, ces deux aspects peuvent constituer un obstacle de manière monolithique ou combinée. Les données mesurées par les institutions publiques ne permettent pas de mesurer de manière objective si certains paramètres pèsent plus que d’autres ; les stéréotypes et préjugés sont nombreux et souvent catégorisants. Mais la discrimination sur base de l’ascendance étrangère a pu clairement être mesurée. Les dernières mesures publiques ont été établies par le monitoring socio-économique ainsi que par le Baromètre de la Diversité. Ce dernier a ainsi mesuré le « degré » de discrimination selon l’origine et indique : « Un candidat d’origine étrangère a 6,6 points de pourcentage de chances en plus de subir un désavantage discriminatoire. »25 Par ailleurs, « près de 10% des responsables RH interrogés affirment que l’origine du candidat exerce une influence sur la sélection finale et 5% indiquent que la couleur de peau intervient également. Et ce, même après l’invitation à un premier entretien d’embauche. » 26 Le baromètre montre également que 45 % des responsables en Ressources Humaines révèlent que les signes religieux ont un impact dans la sélection finale notamment le voile et 8 % affirment que les candidats issus d’une minorité ethnique doivent davantage prouver leur valeur lors du recrutement. A. L’EMPLOI SELON L’ORIGINE27 Les données établies par le monitoring socio-économique confirment les études antérieures établissant la discrimination sur base de l’origine. Les chiffres montrent des différences significatives dans le taux d’emploi : « Le taux d’emploi des personnes d’origine belge (74%) est supérieur au taux d’emploi observé pour les personnes d’origine étrangères.»28 23. Ibidem. p.28 • 24. REA, Andréa et al. Février 2009. « Les jeunesses bruxelloises : inégalité sociale et diversité culturelle », Brussels Studies. Site web sur INTERNET. <http://www.brusselsstudies.be/medias/publications/ FR_79_EGB9.pdf>. • 25. Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme.2012. Baromètre de la Diversité : Emploi. Bruxelles. Bruxelles. p.73 • 26. Ibidem. 27. Service Public Fédéral : Emploi, Travail et Concertation Social & Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme. 2013. Monitoring socio-économique. Bruxelles. p. 53 • 28. Ibidem. p.63 • 29. Ibidem. • 30. Ibidem. p.65 24

27 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication