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INTERVIEW D’ELS OVERBERGH 4.1.3. Interview société Microsoft : Els Overbergh LES FEMMES AU CRÉNEAU Un nombre croissant d’entreprises veillent à la diversité de leur personnel quant à l’origine, à l’âge et au sexe, et s’assurent que leurs travailleurs reflètent fidèlement la société. Microsoft Belgique, dont le siège est situé à Zaventem, consent également tous les efforts nécessaires sur ce plan, explique sa directrice des Ressources humaines Els Overbergh : « Une entreprise est capable de mettre en place un grand nombre d’actions positives à cet égard. » Propos recueillis par Frédéric Petitjean La politique des Ressources humaines de Microsoft Belgique, employant quelque 375 personnes, est sous la responsabilité d’Els Overbergh depuis octobre 2012. Cette économiste occupe depuis une dizaine d’années diverses fonctions dans les départements marketing, ventes et RH. Auparavant, elle a travaillé au sein de l’entreprise pharmaceutique Abbott Vascular et pour le géant brassicole ABInbev. Au fil des ans, Els Overbergh confie qu’elle a remarqué chez ses différents employeurs un intérêt croissant envers la diversité. Comment Microsoft gère-t-elle la diversité ? Quelle est sa place dans la politique du personnel ? « Microsoft est à l’origine une entreprise américaine, ce qui signifie donc que la diversité fait partie de ses priorités. Cette valeur est également promue par la société mère dans toutes ses implantations à travers le monde, y compris ici en Belgique. Créer un effectif du personnel diversifié revêt dès lors une importance capitale pour nous. » « Au sein de notre entreprise, la politique en matière de diversité est actuellement principalement axée sur le ‘sexe’. En d’autres termes, nous tentons de compter dans notre effectif un nombre suffisant de collègues féminins. » Els Overbergh, HR Director Microsoft Belgium & Luxemburg fréquemment remarqué qu’une femme reste davantage confrontée au dilemme famille/enfant ou carrière, ce qui peut représenter une sorte de barrière «naturelle» à la réussite professionnelle. Mais les entreprises disposent de nombreux moyens pour leur offrir une solution, et fort heureusement Microsoft en fait partie. » Comment procède-t-elle ? « Par exemple à travers ce que nous appelons le ‘New World of Work’ ou ‘la nouvelle manière de travailler’. Cette méthode permet d’organiser son travail et son agenda de manière extrêmement flexible et en toute liberté. Je suis en mesure, dans une certaine limite, de fixer moi-même mes heures et de travailler aisément depuis mon domicile. Je commence par exemple par conduire mes enfants à l’école le matin et puis je me rends au travail. Ou si, en cas de journée pédagogique imprévue ou dans d’autres circonstances, je ne parviens pas à trouver le moyen de faire garder mon enfant, je peux travailler facilement de chez moi ou depuis un autre endroit. Tant que les objectifs sont atteints, ce qui reste bien entendu la condition essentielle, Microsoft fait preuve d’une grande souplesse à ce sujet. » « L’autre façon dont votre employeur peut vous aider est très simple : accepter que la personne et le travailleur traversent des phases différentes dans leur vie. Par exemple, la mère d’un enfant de quelques mois n’a pas envie de partir en voyage d’affaires plusieurs semaines à l’étranger. À ce moment, sa carrière est plutôt secondaire, sans pour autant entraîner des conséquences sur ses ambitions à plus long terme. Elles peuvent rester intactes à cent pour cent, vous savez. » J’imagine que cette approche constitue aussi pour vous le moyen idéal d’attirer les jeunes travailleurs dans votre entreprise, un aspect clé dans la guerre des talents qui fait rage actuellement. Le domaine de l’informatique a en effet la réputation d’être un univers exclusivement masculin, est-ce le cas ? « Oui, c’est un peu cliché mais comme la plupart des clichés, il dissimule une grande part de vérité, bien sûr (rires). Le changement auquel nous aimerions assister sur ce plan reste en effet lent à se concrétiser. Un petit coup d’accélérateur ne ferait pas de tort. Évidemment, le problème apparaît dès le choix des études : les orientations scientifiques plus ‘dures’ telles que les maths, la chimie, l’informatique attirent encore trop peu de filles. La Belgique est à la traîne dans ce domaine par rapport à beaucoup d’autres pays. » Avez-vous déjà été personnellement confrontée au célèbre plafond de verre ? « Hmmm (elle réfléchit) ... Non cas. Je ne l’ai jamais ressenti ou éprouvé chez mes employeurs précédents. J’ai toutefois « Oh, absolument, et elle est aussi une bonne raison de rester. La culture et la flexibilité d’une organisation sont deux éléments fondamentaux lorsque la question de quitter une entreprise ou d’y rester se pose. Le salaire n’est pas le seul facteur décisif. » De quelles manières Microsoft fait-elle la part belle à la diversité ? « Eh bien, nous avons notamment fixé des objectifs sur le nombre de femmes que nous souhaiterions compter au sein de notre personnel. Lorsque nous cherchons à engager une personne, par exemple, nous nous assurons qu’un nombre suffisant de femmes ont été retenues avant d’inviter les candidats à passer un entretien. Le rapport hommes/femmes dans notre équipe de direction doit lui aussi être équilibré. Nous sommes sur la bonne voie, même si j’admets qu’il reste encore pas mal de pain sur la planche. » 16

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