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IV. La discrimination sur le marché de l’emploi La discrimination est un comportement construit sur base d’une altérité, subjectivement perçue, et qui aboutit à un traitement différentiel notamment sur le marché de l’emploi. La perception de l’altérité en soi n’est pas négative, elle est même très naturelle puisque celle-ci est présente partout et tout le temps, y compris parmi les personnes du même sexe, d’une même culture, du même âge, d’une même famille,… C’est la manière de percevoir cette altérité, de façon négative ou positive, qui peut être problématique. Si les préjugés et les stéréotypes négatifs dominent dans la perception, le comportement qui suit sera naturellement négatif. Cette perception, et son prolongement comportemental, sera étudiée et analysée plus largement dans sa genèse au cours de ce rapport. Dans un premier temps, seront mis en perspective les différentes formes de discrimination ainsi que leur rapport au marché du travail. Les législations actuelles interdisent la discrimination sur base des critères suivants : la nationalité, la prétendue race, la couleur de peau, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique, l’orientation sexuelle, l’état civil, la naissance, la fortune, l’âge, la conviction religieuse ou philosophique, l’état de santé actuel ou futur, le handicap, la conviction politique, la caractéristique physique ou génétique ou l’origine sociale. La discrimination peut donc prendre différentes formes. Dans le cadre de ce livre blanc, nous nous concentrerons principalement sur les quatre formes les plus courantes en termes de discriminations à savoir l‘ascendance, le genre, l’âge, le handicap. Bien que chaque type de discrimination soit traité de manière monolithique dans ce projet, il est bien sûr évident que les caractéristiques discriminantes se cumulent. Par exemple, la discrimination des femmes s’aggravent lorsqu’elles cumulent d’autres caractéristiques comme l’âge, l’ascendance ou le handicap. 4.1. Discrimination et genre La question de l’égalité en matière de genre est une question que se sont appropriée depuis longtemps les pouvoirs publics. C’est une question globale dont le champ déborde le champ professionnel et qui irradie à travers tous les pans de la vie humaine : social, familial, politique, culturel,… Tous ces champs s’imprègnent les uns des autres et exercent une influence les uns les autres. Un effet positif ou négatif dans l’un de ces champs aura de facto un effet sur les autres (un enfant, une promotion,…) A cet égard, il y a lieu d’interroger les inégalités sous l’angle des constructions sociales et des choix individuels. Car aujourd’hui, plusieurs questions imprègnent la question de l’égalité en matière de genre : • Les différences salariales • L’accès aux fonctions hiérarchiques supérieures • La question de la conciliation vie privée / vie professionnelle,… Si la question des différences salariales et celles de l’accès aux positions hiérarchiques supérieures est une question qui s’insère uniquement dans le champ professionnel, celle de la conciliation vie privée/vie professionnelle la déborde. Cette question interroge la construction sociale du rôle des femmes et des hommes ainsi que la reproduction de ces rôles. Elle mène également à la question de la construction sociale du pouvoir et des responsabilités tant dans le champ professionnel que dans le champ social et familiale. Dans le cadre familial, on voit notamment que, même avec toutes les structures aidantes actuelles et les mesures étatiques (congé parental, structures d’accueil pour enfants, télé travail, flexibilité d’horaires,...), il y a encore une reproduction 12

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