7

SPEAKER’S LE MOIS ÉCONOMIQUE LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND Trois mois ! Si, les vacances chez nous, ça fait bel et bien trois mois. Dès la mi-juin, on baisse de régime et ça ne redémarre vraiment qu’à partir de la mi-septembre. | Jean Blavier Vous ne me croyez pas, vous qui avez eu droit en tout et pour tout à 10 jours de Méditerranée moyennant deux fois 24 heures de trajet suffocant au tarif exorbitant des péages français ? J’admets. J’admets aussi qu’il y a des exceptions, par exemple les exams de juin et les inévitables secondes sess. Ou les indépendants. Mais regardez autour de vous : qui lance un projet l’été ? Bof, on le fera à la rentrée ! OK, mais à la rentrée il faut faire vite, de peur de buter sur le congé de la Touss… pardon, d’automne. Et là aussi il faut faire vite, le père Noël s’annonce chaque année un peu plus tôt, précédé de son avant-garde, les multiples Saints-Nicolas. On prend du retard ? Oups, c’est la glissade des vacances d’hiver. On a juste le temps de se remettre sur ses patins qu’arrive le congé de Carna… pardon, le congé de détente à Avoriaz. À nouveau deux fois 24 heures de trajet, gelant cette fois, mais toujours au tarif exorbitant des péages français. Six semaines de travail et voilà les vacances de printemps. On traîne un peu et on arrive… en juin. Faites le compte, au total, ça fait six mois de travail. Et comme le fisc nous prend six mois aussi, on travaille pour rien. Nous sommes trop bons. Heureusement, il y a l’actu pour nous rappeler que collectivement (je ne me permettrais pas…) nous sommes encore plus naïfs que bons. Au début de l’été, la Grèce a squatté la manchette des médias avec cet épisode inédit que même le plus roué des politiques ne peut expliquer. 1. « Non à l’austérité imposée par l’Europe », dit le gouvernement Tsipras. 2. « Non », renchérit le peuple via un référendum plus rapide que les trains de la SNCB. 3. « Oui », en déduit le gouvernement Tsipras. Vous avez compris ? En fait, rien de ce qui se passe en Grèce n’est compréhensible. Sauf ceci, que l’on commence à lire entre les lignes : la Grèce n’est pas le Japon, dont la dette publique est de 200 % de son PIB. Donc elle va sombrer. Donc on va la renflouer. C’est-àdire annuler une partie de sa dette. On parie ? Après la Grèce, la Chine. Là, c’est un autre morceau. L’usine du monde s’essouffle. Elle produit trop cher. Elle est victime de son succès, comme le Japon et les tigres d’Asie in illo tempore. Son modèle a fait des émules, elle a enfanté de cupides concurrents comme les exportateurs de textile du sous-continent indien qui font travailler femmes et enfants dans de branlants édifices où l’on n’oserait loger le plus désespéré des migrants, ce qui permet à leurs clients occidentaux de se nipper à bas prix sans le moindre millimètre cube de culpabilité. Du coup, que fait la Chine ? Elle dévalue. Trois fois en trois jours. Du jamais vu. Une fois, d’accord. Sans prévenir, toujours d’accord. Mais trois fois en disant chaque fois que cette fois c’est un fait unique, c’est du truandisme monétaire pour contrer un autre truandisme, celui de la production au prix le plus écrasé qui soit. On a déjà les taux d’intérêt négatifs, un jour on aura les coûts de fabrication négatifs. On parie ? Je ne vous apprends rien en vous disant que cet été on a vu affluer sur les plages de bien dérangeants visiteurs : les réfugiés, alias les migrants. Mais pourquoi faut-il que ce soient toujours les Allemands qui mettent les points sur les i ? Angela Merkel est (à la connaissance de votre modeste serviteur) la seule à avoir dit, clair et net, que l’immigration est le premier sujet dont vont devoir parler les dirigeants européens dans les mois à venir. Ce qu’elle n’a pas dit, c’est que ces arrivages sans fin de migrants ne sont dus qu’à une chose : en face, ce sont des brutes. Auxquelles se sont associés des mafieux. Et il sera probablement impossible pour nous, Européens, de gérer cet afflux sans remonter à la source. Donc d’affronter ces brutes. On parie ? ● Elections sociales : préparez-vous lors de 2 jours de formation Toute l’info juridique, les best practices et des invités RH et syndicaux ! www.beci.be/activites/formations_seminaires/ les 09/10/15 et 21/01/16 Info : Frédéric Simon Conseiller social BECI fs@beci.be tél. 02-643 78 17 BECI - Brussels Business - janvier 2015 5 CORNER

8 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication