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TOPIC Des investisseurs parfois allergiques au changement « Nous avions un certain nombre de compétences que nous avons accumulées au fil des ans dans les domaines des sciences des matériaux, de la chimie, de la métallurgie etc. Et nous avons décidé de nous appuyer sur ces connaissances pour exploiter une série d'opportunités de marché », explique Marc Grynberg. Un choix stratégique opéré il y a quelques années et que le groupe ne regrette visiblement pas, tant la demande croissante pour les métaux rares et pour les technologies pauvres en émissions de CO2 a progressé au cours des derniers mois. Pourtant, comme chez Sita, les choses étaient loin d'être évidentes. De l’aveu même du management d’Umicore, l’évolution n’a pas toujours été de tout repos. À ceux qui auraient envie de marcher dans les traces du groupe, Marc Grynberg donne d’ailleurs le conseil suivant: « Vous ne pouvez pas engager un contingent de scientifiques et d'ingénieurs et leur demander de changer le profil du groupe en une seule nuit. » Pour Marc Grynberg, les évolutions de ce type sont lentes, elles interviennent graduellement et nécessitent des efforts consentis sur le long terme. Un autre élément doit également être pris en ligne de compte lorsqu’on opère de tels changements de paradigme : c’est celui des investisseurs. À leur sujet, le CEO d’Umicore rappelle qu’au départ, ils ne se montraient guère chauds… « Nombreux sont ceux qui ont témoigné leur scepticisme », confie-t-il. Recyclage de terres rares chez Solvay Malgré sa taille, l’entreprise belge Solvay a elle aussi prouvé sa capacité à remettre en question ses vieux modèles. Ainsi, il y a pile un an, Solvay a consenti un investissement de plus de quinze millions d’euros pour recycler les terres rares issues de la « mine urbaine», inaugurant deux unités de recyclage dans l’Hexagone. Grâce au développement d’un procédé pour récupérer les terres rares contenues dans les équipements en fin de vie tels que les lampes à économie d’énergie, les batteries ou les aimants, le groupe a désormais la possibilité d’économiser la ressource, en se concentrant dans un premier temps sur les lampes économiques, dont la filière de collecte existait déjà. Ces lampes sont riches en six terres rares différentes – le lanthane, le cérium, le terbium, l'yttrium, l'europium et le gadolinium – qu’il ne faudra plus acheter au prix fort en Chine (premier producteur mondial), en Inde (deuxième réservoir mondial potentiel) ou aux États-Unis. À cet élément pécuniaire s’en ajoute un autre, de taille : le respect de D'Ieteren propose un service de voitures partagées à travers la société OTA keys. l’environnement et de la ressource. À quoi bon exploiter des gisements naturels s’il suffit de récupérer les terres rares dans nos déchets ? Renault et D’Ieteren en exemples Dans un tout autre registre – celui de la mobilité – il faut évoquer deux exemples frappants : celui du groupe Renault, qui a été le premier à comprendre que l’idée de posséder une voiture n’avait peut-être autant l’attrait qu’auparavant. Et celui de D’Ieteren, qui a mis en place une palette de solutions pour faire avancer la mobilité en même temps que son chiffre d’affaires, en proposant une série de solutions alternatives. Marc Grynberg, CEO d’Umicore Chez le constructeur au losange, on a développé une belle gamme de véhicules électriques. Et pour contenter les conducteurs qui ne peuvent se réduire à l’autonomie forcément limitée des batteries électriques, le constructeur français propose des solutions de location de véhicules thermiques à des tarifs préférentiels, pour effectuer les trajets plus longs. Même rupture sur le plan commercial, avec des plans qui proposent précisément des offres de location des batteries plutôt que leur achat. On retrouve le même caractère disruptif chez D’Ieteren, où l’on a développé, voici quatre ans, un service MyMove qui reposait alors sur le principe d’une voiture partagée par une communauté de conducteurs. D’Ieteren a ainsi testé auprès de six partenaires répartis au sein de la Région bruxelloise (Cofinimmo, Home Invest, Groupe Trevi, les Ateliers des Tanneurs, la Ville de Bruxelles et IBM) un système télématique embarqué. Le système en question, aujourd’hui devenu une source de revenus complémentaires pour le groupe sous le nom Keyzee, est proposé à travers la société OTA keys, joint-venture entre D’Ieteren et Continental. Ici encore, un sérieux mieux pour les affaires et pour l’environnement. ● 22 BECI - Bruxelles métropole - juin 2015 R.A.

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