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smart data Pas de smart city sans smart data Les données sont au cœur des smart cities. Les entreprises l’ont bien compris et investissent massivement dans les big data depuis déjà plusieurs années. Avec comme conséquences une métamorphose du paysage sociétal urbain et une transformation considérable de nos modes de vie. Ces avancées reposent sur la nécessité d’un développement économique solide. Ce dernier pourrait cependant être freiné par la protection des données à caractère personnel. - Julien Ide 8 zetaoctets. Ce nombre gigantissime – qui contient 21 zéros – représente le volume des données échangées à travers le monde en 2015, d’après les analyses d’Internal Data Corporation (IDC). La croissance annuelle du phénomène dépasse les 50 %. À ce rythme-là, le volume des big data sera encore multiplié par un million d’ici l’horizon 2035. Ce marché en croissance exponentielle génère déjà un chiffre d’affaire annuel de 17 milliards de dollars. Mobilité, infrastructures, énergie, distribution, information, éducation, santé, services aux citoyens… Autant de domaines pour lesquels les données foisonnent et seront le carburant de la ville de demain. « Les bienfaits de la collecte Des données omniprésentes… Jean-Marc est parti tôt ce matin de chez lui. Il a pris sa voiture et a mis 35 minutes pour arriver au travail. Pendant son heure de table, il s’est promené pour faire un peu de shopping. Malgré lui et en dépit du caractère anecdotique de son emploi du temps, ce citoyen du futur a généré une grande quantité de données liées à ses déplacements et à ses achats. Cet avenir n’est pas si lointain, comme l’explique Philippe Dubernard, Smart Cities Leader chez IBM : « À l’occasion des événements de Mons 2015, nous avons développé - via un partenariat avec la Région Wallonne et Mobistar - le projet ‘Flux mobile analytique’. Celui-ci se base uniquement sur les téléphones portables. Grâce à ceux-ci, nous pouvons suivre avec précision l’itinéraire de leurs propriétaires. En recevant les données de localisation, les services de police sont à même d’identifier en temps réel les zones qui présentent des pics d’affluence ; ils peuvent ainsi décider de fermer certains accès pour des raisons de sécurité. Mais cette application a également un intérêt économique. On peut détecter le taux d’occupation et de passage des piétons dans différentes zones d’une ville. D’autres données importantes sont aussi collectées : la provenance des personnes, le temps passé dans un BECI | RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 - 4 des données sont bien plus nombreux que les méfaits liés à la protection de la vie privée. » Philippe Dubernard, IBM,Smart Cities Leader. quartier commerçant ou une rue en particulier. Cela permettrait aux commerces de mieux cibler leur clientèle en fonction de leur provenance, tout en adaptant leurs services et leurs horaires d’ouverture en conséquence. » Quant à la protection de la vie privée, Philippe Dubernard est très clair : « L’anonymat des personnes est garanti. Nous ne connaissons ni les noms, ni les numéros de téléphone. Les smartphones portent un identifiant qui est changé régulièrement par des algorithmes et IBM n’est pas propriétaire des données. D’autre part, les bienfaits de la collecte des données sont bien plus nombreux que les méfaits liés à la protection de la vie privée. Par exemple, nous aidons les administrations à centraliser les données ©fotolia ©R.A.

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