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Projets pilotes Plusieurs technologies sont utilisées par Laborelec. Parmi elles, la technologie lithium-ion. « Celle-ci est au point sur le plan technologique, mais elle devrait encore pouvoir bénéficier d’améliorations incrémentielles avec des baisses de prix qui permettront d’atteindre le prix plancher dans une dizaine d’années, un peu comme on a pu le faire avec le photovoltaïque », commente encore Michaël De Koster. D’autres solutions peuvent encore être envisagées. Et d’évoquer par exemple les projets pilotes visant à récupérer des batteries de voitures de cinq ou six ans qui pourraient vivre une seconde vie en étant reconditionnées et réutilisées dans des systèmes de stockage d’électricité, associés à des unités de production décentralisées. Cette dernière solution présente deux gros avantages : elle permet un allongement de la durée de vie fonctionnelle des batteries conventionnelles. Une sorte de répit avant que n’intervienne leur recyclage ; en outre, ce système de stockage de l’électricité est peu coûteux puisqu’il s’agit de batteries qui ne sont plus utilisables dans les voitures et qui n’ont donc plus de valeur marchande, leur capacité de recharge et leur intensité électrique étant devenues trop basses pour un véhicule. Des eaux usées en bioplastique à quelques kilomètres de la Grand-Place Dans le registre des économies circulaires qui peuvent être mises en place en milieu urbain, on évoque souvent la problématique énergétique et assez peu souvent celle des déchets. Ce flux est en effet très souvent considéré comme une « nuisance » qu’il faut emmener très vite à l’extérieur de la ville afin de la gérer dans un endroit où la gêne occasionnée susciterait moins de plaintes des riverains… Chez Aquiris, la station d’épuration de Bruxelles-Nord filiale du groupe international Veolia, on a réussi à faire la preuve qu’une activité de valorisation en boucle pouvait bel et bien se produire à proximité d’une ville, fût-elle peuplée de plus d’un million d’habitants. En octobre 2011, Aquiris a inauguré son unité pilote de transformation de boues d’épuration en bioplastique (PHA ou PolyHydroxyAlkanoates) qui présente des propriétés mécaniques proches du polymère. À l’époque, l’unité de préindustralisation avait mobilisé quelque 500.000 euros et visait la production de plusieurs kilogrammes de plastique par jour. L’idée était alors de faire « tester » ce plastique issu des boues récupérées lors du processus d’épuration en le confiant à l’industrie de l’emballage et à des équipementiers automobiles spécialisés dans la fabrication de pièces moulées pour le secteur automobile. Aujourd’hui, le mouvement se poursuit : nous venons d’apprendre qu’une expérience analogue a été lancée, toujours par Veolia, avec des partenaires hollandais cette fois. En l’occurrence, Brabantse Delta, De Dommel et Wetterskip Fryslân, en collaboration avec SNB et STOWA. Signe que le mouvement circulaire n’est pas un phénomène de mode, mais bien une lame de fond. « Avec le fort développement des énergies renouvelables, la nécessité de trouver des solutions pour le stockage de l’énergie excédentaire a augmenté. » Michaël De Koster, Director Electricity Grids and End-Use, Laborelec. L’avancée d’easyLi en France Pour trouver des acteurs économiques déjà bien actifs dans le domaine du stockage, nul besoin d’aller jusqu’en Chine ou jusqu’en Californie. Depuis 2011, la société easyLi Advanced Battery Systems s’est attachée à la production de systèmes de stockage entièrement « made in France ». Il y a deux ans, son fondateur et CEO François Barsacq nous avait confié son sentiment que la production de telles installations devait se faire sur un plan local, de façon à mieux coller aux attentes spécifiques du marché européen. En créant easyLi, ce centralien brillant avait vu juste. Trois ans plus tard, fin 2014, IFP Énergies Nouvelles décidait d’entrer dans son capital à hauteur de 23 %. Ce partenariat est important, car il permettra à la société d’avancer sur la question du stockage, notamment en milieu urbain, en visant des marchés comme celui de la livraison en véhicules utilitaires électriques ou celui des vélos en libre-service de type Vélib. Et en Belgique ? Et en Belgique, quand ces projets se transformeront-ils en initiatives commerciales? Chez Laborelec, Michaël De Koster indique que les équipes planchent déjà sur des appels d’offre et remplissent des cahiers de charges, signe qu’il n’y a sans doute désormais plus très loin de la coupe aux lèvres... n BECI | RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 - 12

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