découvrir pour vous l’un de ces dispositifs de back-up énergétique en bénéficiant d’une visite guidée d’un des trois data centers dont la société LCL dispose en Belgique. Des batteries à la queue-leu-leu Situé à Diegem, au nord-est de Bruxelles, ce data center est véritablement gardé comme une base militaire : clôtures électriques, caméras, dispositifs d’identification, nombreux sas de sécurité... Pour y accéder, il faut montrer patte blanche. Normal : LCL prend soin de données critiques appartenant à des banques, à des institutions gouvernementales, à des entreprises. Elle doit donc veiller à une continuité infaillible du fonctionnement des serveurs qui y sont installés, éviter toute intrusion malveillante et pouvoir faire face à tout incident : tempête, inondations et... coupure de courant. Dans cette mesure, le dispositif électrique est impressionnant. Pour pouvoir composer avec les défaillances temporaires du réseau électrique belge – désormais de plus en plus vraisemblables avec l’évolution de notre paysage énergétique –, le datacenter dispose de plusieurs unités de cogénération au mazout, qui peuvent prendre le relais pour assurer l’alimentation électrique en cas de défaillance du distributeur. Une cogénération qui peut tourner à plein régime et qui délivre toute sa puissance en l’espace de quelques secondes. Dans l’intervalle, les serveurs doivent évidemment continuer à tourner. C’est là qu’intervient l’UPS. Ce dispositif de stockage permet d’assurer une transition sans aucune faille, même de l’ordre de la milliseconde, pour l’alimentation du datacenter en électricité. On voit dès lors combien les systèmes de stockage ont leur place dans un environnement urbain comme celui de Bruxelles. Des incentives intelligents au nord du pays « En Flandre, les premiers incentives ont été intégrés dans la structure tarifaire de distribution, encourageant une utilisation locale maximale de l’électricité renouvelable produite localement. En Région wallonne et en Région de BruxellesLa plus grande installation photovoltaïque de Bruxelles se trouve sur les toits du TIR, au Port de Bruxelles : 13.800 m² pour une puissance annuelle de 970 MWh. Capitale, ce signal n’a pas encore été donné. Les incitants censés favoriser l’auto-consommation n’existent pas vraiment », poursuit Michaël De Koster. Un phénomène qui s’explique peut-être – en tous cas en Région de Bruxelles-Capitale – par le fait que le renouvelable n’est pas encore très développé, ce qui limite l’exposition aux surplus de production et nécessite donc moins de recourir à des systèmes de stockage de l’électricité excédentaire. Ceci dit, les choses peuvent évoluer. Selon M. De Koster, le législateur et le régulateur devraient éliminer progressivement les barrières au déploiement de solutions de stockage de l’électricité excédentaire. Bruxelles abrite le centre régional Coreso (dont Elia est actionnaire), qui coordonne les réseaux électriques du centre-ouest européen : Belgique, France, Italie, Grande-Bretagne et une partie de l’Allemagne. Son rôle : partager l’information et améliorer la sécurité du système électrique. Des initiatives commerciales aux Pays-Bas « Fort des évolutions actuelles et à venir et du potentiel énorme du stockage à l’étranger, Laborelec a mis en chantier un programme de tests de solutions de stockage dans un laboratoire spécifiquement dédié aux batteries. Dans un délai de deux à trois ans, ces tests pourraient se transformer en initiatives commerciales et viser l’Europe, mais aussi des zones comme l’Asie-Pacifique ou encore des îles qui sont par nature des endroits très demandeurs de ces solutions de stockage », poursuit le directeur Electricity Grids and EndUse. Pour l’heure, les tests sont menés par Laborelec aux Pays-Bas, chez des utilisateurs professionnels et chez des particuliers. Et Michaël De Koster d’ajouter qu’une incursion en Belgique n’est pas exclue. Tandis que chez nos voisins britanniques, ce sont des solutions de stockage plus particulières encore qui sont expérimentées par Engie (ex-GDF Suez) avec la mise en place de systèmes de stockage, « non plus chez le consommateur final, mais sur le réseau », précise encore Michaël De Koster. Ajoutons à cela qu’en Belgique, Engie examine également l’opportunité de renforcer la capacité des grandes unités de stockage central avec une extension possible de la centrale hydraulique de pompage/ turbinage existante à Coo, voire peut-être une nouvelle installation de pompage/turbinage en pleine mer. 11 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 | BECI
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