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BRUSSELS METROPOLITAN L’idée métropolitaine fait son chemin Collaborer au-delà des frontières régionales pour exprimer tout le potentiel de la métropole bruxelloise : l’idée – révolutionnaire en Belgique – semble enfin éveiller l’intérêt, y compris celui d’un monde politique jusqu’alors réticent. O n sait, en Belgique, quelles sont les susceptibilités régionales. Alors, imaginer des collaborations par-delà les frontières, pour gérer ensemble des problématiques communes… : c’est dire combien l’idée métropolitaine pouvait paraître utopique en 2008, à la fondation de Brussels Metropolitan. Mais les mentalités évoluent. La « Communauté métropolitaine » est désormais inscrite dans la loi. Et le 10 février dernier, le symposium Brussels Metropolitan a réuni un Vice-Premier Ministre (Didier Reynders) et les Ministres-Présidents des trois Régions. Que ces trois derniers figurent ensemble sur la photo n’est pas fréquent. Qu’ils soient non seulement venus écouter, mais aussi répondre aux propositions des entrepreneurs, peut être vu comme une avancée. Quatre propositions concrètes Quelles propositions ? Celles développées par quatre groupes de travail mis sur pied par Brussels Metropolitan et animés par des CEO. Premier axe de réflexion : War for Time. Le groupe de travail, animé par Arnaud Feist (Brussels Airport) et Axel Miller (D’Ieteren), s’est penché sur la logistique et la mobilité, avec une proposition-phare : la redevance kilométrique. L’idée reste politiquement sensible, mais les avis paraissent déjà moins éloignés qu’il y a quelques mois – d’autant qu’une expérience pilote est en cours. Des trois Ministres-Présidents, Paul Magnette est le plus réticent, évoquant l’isolement des zones rurales, mal desservies en transports publics. « Ce ne sera pas sous cette législature », prévient-il. Rudi Vervoort « peut l’imaginer dans la zone RER, pour autant qu’il y ait une offre de transport performante et de qualité. » Geert Bourgeois s’y déclare même « personnellement favorable », mais insiste d’abord sur le déploiement du réseau Brabantnet – et se félicite des connexions du métro bruxellois avec De Lijn. 6 BECI - Bruxelles métropole - mars 2015 Le groupe War for Talent, sous la conduite de Gilles Ledure (CEO de Flagey), a étudié l’attractivité internationale de la zone métropolitaine. Il recommande la mise en œuvre d’une « chambre de la créativité », capable de fédérer les industries créatives et d’accompagner le basculement numérique. Les réponses sont évasives : Geert Bourgeois souligne l’existence de structures flamandes compétentes à Bruxelles – la société flamande de participation et Flanders DC pour la créativité et l’innovation. Côté wallon, Paul Magnette cite les Creative Hubs et Wallonie-Bruxelles International. Il rappelle aussi les collaborations déjà installées avec Bruxelles « et même la Flandre », par exemple dans les domaines de la mode ou de l’architecture. Rudi Vervoort, quant à lui, se contente d’« espérer que le modèle de demain sera collaboratif. » « Oser penser le Grand Bruxelles » L’emploi était au cœur des travaux du groupe War for Jobs, animé par Jean-Paul van Avermaet (G4S). Sa proposition ? Une Charte pour l’Emploi, fondée d’une part sur l’engagement des employeurs à « donner une chance aux demandeurs », avec un stage d’au moins six mois pour chacun ; d’autre part sur un basic skills test, afin de situer les aptitudes et les attitudes des candidats – pour leur permettre de se mettre à niveau. Les trois Régions sont-elles prêtes à y souscrire ? La Flandre, peut-être… Tout le monde s’accorde en tous cas sur la nécessité d’agir en aval, dans l’enseignement, pour réduire le décrochage scolaire. Geert Bourgeois le met en relation avec la problématique de l’intégration et recommande vivement le remède flamand : l’« inburgering » (« intégration civique »). Rudi Vervoort en appelle à la concertation entre les deux Communautés pour hausser le niveau de la formation, tandis que Paul Magnette rappelle le lancement du « Pacte d’Excellence » pour l’enseignement. Il met en relation la Charte proposée et

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