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EDITO Où en sommes-nous ? Voici un an, à la veille d’élections que certains présentaient comme l’équivalent politique du Jugement Dernier, BECI publiait son Mémorandum : les recommandations des entreprises bruxelloises à l’attention des futurs gouvernants, fruit d’une large consultation de nos membres. Un an plus tard, les majorités sont en place et les gouvernements ont commencé à mettre en oeuvre leurs programmes. Qu’est-il advenu de notre vote ? Que sont devenues nos revendications ? Première urgence : le coût du travail et la pression fiscale. Selon Eurostat, la Belgique se situe au 2e rang européen en termes de coût horaire de la main d’oeuvre – juste derrière le Danemark, mais devant la Suède ou le Luxembourg – tandis que l’OCDE nous classe dans le Top 3 européen de la pression fiscale. C’est intenable. Les premières initiatives du gouvernement fédéral vont certes dans le bon sens ; il faut poursuivre les réformes du marché du travail et de la fiscalité. Dans un esprit de concertation, certes, mais avec réalisme. Autre préoccupation des entrepreneurs : le recrutement de collaborateurs qualifiés, qui passe par l’enseignement et la formation. La Communauté française a lancé son « Pacte d’Excellence », dont les premiers effets sont attendus pour… la mi-2016. Pendant ce temps, un jeune Bruxellois sur cinq quitte l'enseignement obligatoire sans diplôme. Patience ! Heureusement que l’on peut compter sur la Communauté flamande, qui représente désormais 25 % de l’offre scolaire bruxelloise. Heureusement, aussi, que les entreprises s’investissent : la Fondation pour l’Enseignement va inviter des dizaines de professeurs des écoles techniques et professionnelles sur le terrain. Sans oublier l’Alliance for YOUth lancée par Nestlé – à laquelle participent plusieurs de nos membres – pour offrir aux jeunes 2600 opportunités d’emploi et de stage. Revenons à Bruxelles, où nous réclamons depuis de longues années un effort conséquent en faveur de la mobilité. Mais, le viaduc Reyers peut bien s’écrouler, nous restons coincés dans les embouteillages (qui ont crû de 25 % en trois ans, selon Agoria)... Les chantiers se multiplient sans délais, le RER fait machine arrière – plus qu’un seul train direct par heure sur la ligne 26 ! –, le stationnement est au point mort, le car-sharing ne décolle pas, ... Enfin, il paraît que la circulation s’améliore au centre-ville. Lueur d’espoir, en attendant le piétonnier ? Quant à la gouvernance bruxelloise… Nous espérions que les nouvelles compétences, acquises par la réforme de l’État, soient gérées avec pragmatisme, en associant toutes les parties prenantes. Hélas ! Le gouvernement s’apprête à gérer le tourisme « entre amis », à l’exclusion des acteurs économiques… On veut casser un outil paritaire qui marchait (les nuitées ont augmenté de 40 % en quatre ans), pour travailler sans les hôteliers. C’est une recette pour l’échec ! De même, les promesses qui avaient été faites pour une gestion plus transparente du Port de Bruxelles ne sont pas tenues – raison pour laquelle nous avons préféré nous retirer du conseil d’administration. Pour conclure sur une note positive : si la Communauté métropolitaine semble enfin susciter un intérêt plus que poli, c’est grâce à l’action de Brussels Metropolitan. Les entreprises ont ouvert des pistes, elles ont offert des solutions. Mais, si elles peuvent donner l’impression de gouverner à la place des élus, c’est que ceux-ci ne semblent pas conscients de l’urgence d’avancer. Sur ce chapitre comme sur tous les autres, nous resterons attentifs. Thierry Willemarck Président de BECI BECI - Bruxelles métropole - mars 2015 1

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