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Quels outils régionaux pour les PME ? FINANCER L’ENTREPRISE Le SPF Finances a questionné 6.640 PME pour en savoir plus sur leur financement, notamment leur accès au crédit bancaire. Il apparaît plus difficile à obtenir qu'autrefois, surtout pour les entreprises débutantes. Mais il ne suffit pas de demander un crédit auprès d'une banque ; encore faut-il pouvoir présenter un projet structuré, rencontrer plusieurs organismes prêteurs, explorer la piste des financements alternatifs, etc. À cet effet, la Région bruxelloise propose l'assistance experte d'un organisme dédié, Impulse. Son CEO Bruno Wattenbergh nous répond. Didier Dekeyser BM : Comment et où se financer quand on est une start-up, une TPE ou une PME bruxelloise ? Bruno Wattenbergh : D’abord traditionnellement avec de bons vieux fonds propres, votre propre argent : c’est la base qui va permettre d’aller chercher des sources complémentaires de financement. On parle habituellement des 3F, les friends, family and fools. « On ne prête qu’aux riches » reste un adage pour les entrepreneurs d’aujourd’hui. Ensuite, traditionnellement, l’entrepreneur va recourir aux banques et, oui, elles prêtent encore aux entrepreneurs aujourd’hui, même si elles demandent plus de fonds propres et plus de garanties. Enfin, ne perdons pas de vue que le meilleur financement, surtout pour une startup, c’est le client ; ce sont les acomptes payés (et donc les négociations sur les commandes), c'est convaincre le client de préfinancer une part maximale des coûts, etc. —ce qui, bien sûr, n’est pas toujours possible. Notons aussi que la manière de « fabriquer » un business plan de startup ou de PME a totalement changé en dix ans : auparavant, on rédigeait un business plan avec beaucoup de fantaisies invérifiables et tout le monde trouvait cela normal ! Aujourd’hui, la règle est de formuler clairement de grandes hypothèses avant de rédiger le business plan et de mener des tests les plus proches possibles de la réalité pour valider ces hypothèses. Si l’on part du principe que le méta-objectif du plan d’affaire, c’est de diminuer le risque, je préfère une série de tests confirmant les grandes hypothèses sur lesquelles repose la viabilité du projet plutôt que 40 pages et 20 tableaux Excel rédigés exclusivement devant un ordinateur. L’entrepreneuriat est un sport de contact ! 26 BECI - Bruxelles métropole - avril 2015 L'agence Impulse propose-t-elle une aide à la constitution de dossiers pour obtenir des aides ou des crédits ? Oui. Nous avons deux experts financiers extraordinaires, en ce sens qu’ils sont non seulement des spécialistes du financement et du business plan, mais qu’ils voient beaucoup de projets, qu’ils challengent les entrepreneurs sur la stratégie de l’entreprise, sur son business model, etc., avant de chercher avec l’entrepreneur —et de trouver — le meilleur mix de financement. Pour vous donner une idée, en 2014, ils ont aidé 250 entreprises dans différents domaines, dont la recherche active de financement, avec à la clé près de 10 millions d’euros levés en capital, aides à l’innovation et dette, répartis entre 50 entreprises, de nombreux autres dossiers étant encore en cours. Nos analystes identifient également bien sûr toutes les aides publiques disponibles. Quid des financements alternatifs, dont le crowdfunding par exemple ? Où en est-on chez nous ? Qu'est-ce qui marche bien ailleurs et qui demeure sous-développé chez nous ? En pratique, Il y a aujourd’hui une véritable gamme d’outils de financement, même si l’entrepreneur n’est pas au courant. De là notre rôle, et celui de BECI, de pouvoir, sur la base d’un projet précis, identifier rapidement les solutions les mieux adaptées. Nous orientons des projets vers différents modèles de crowdfunding, mais ce type de financement n’est pas adapté à tous les projets ni à tous les types d’entrepreneurs. Il y a de nombreuses offres de financement alternatif ; certaines ont déjà disparu, mais c’est un phénomène schumpétérien logique…

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