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TOPIC formations. Le site web www.dorifor. brussels, qui regroupe nos offres, déploie un éventail impressionnant de formations, issues de tous types de formateurs – alternance PME, privé, promotion sociale… Presque tous les profils peuvent y trouver chaussure à leur pied. Un gros effort est fait également sur les diplômes étrangers non reconnus (qui concernent près de 40 % des chercheurs d’emploi inscrits chez Actiris) pour lesquels nous organisons des tests de compétences. » Fumée sans feu, alors, lorsque l’on pointe du doigt l’enseignement de façon globale ? « Notre taux de conversion à l’emploi et notre réactivité sont positifs mais il va de soi que nous aimerions que toutes les offres d’emploi soient pourvues, et que tous les chercheurs d’emploi trouvent un travail ! Ceci dit, nous ne sommes pas les seuls à pouvoir jouer un rôle : je songe aux entreprises. Nous pouvons, par exemple, ‘construire’ des formations spécifiques, sur mesure, pour les entreprises (lire p. 44, ndlr). C’est un outil précieux, or il est peu utilisé. Les entreprises devraient aussi ouvrir plus largement leurs portes, établir plus de partenariats pour la formation en alternance, etc. Un travailleur formé en entreprise est en général un travailleur productif et dévoué, car offrir une formation, un travail, c’est aussi offrir une insertion sociale qui faisait parfois défaut (pour moitié, notre public est très précaire) et cela a un impact certain. » Anaïs Sorée, porte-parole d’Actiris Les emplois vacants semblent stables à Bruxelles ; est-ce dû à un manque de réactivité des organismes dédiés à l’emploi ? « La tension augmente lorsque l’on compare au fil des années le rapport entre réserve de main-d’œuvre et offres d’emplois vacantes. Rappelons que Bruxelles a quelques spécificités par rapport à d’autres villes du pays, notamment le fait que la Région vit essentiellement d’une économie de services qui requiert des qualifications particulières et des connaissances linguistiques. On part donc d’une plus grande incompatibilité de base entre l’offre et la demande d’emplois. Par exemple, à Bruxelles, une offre d’emploi sur deux requiert des connaissances en néerlandais. Or, à peine 7 % des chercheurs d’emploi bruxellois déclarent avoir une bonne connaissance de l’autre langue nationale. Et 66,1 % des chercheurs d’emploi n’ont pas leur certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS), alors que les besoins en emplois faiblement qualifiés ne sont aujourd’hui que de 10 %. » « La nature et l’attrait relatif de certains emplois proposés – travail de nuit, bas salaires – expliquent aussi la persistance de pénurie pour certains emplois. Malgré cela, la part de jeunes au chômage décroît et est moins importante qu’à Anvers, Charleroi ou Liège. » Quelles actions concrètes portez-vous face à ces métiers en pénurie ? « D’abord, nous incitons à la formation car, statistiques à l’appui, c’est payant. Pour cela, la Région bruxelloise élargit les conditions de dispenses (le nombre de dispenses pour des formations dans des métiers en pénurie a plus que doublé, et les conditions d’octroi de dispenses vont être encore assouplies cette année). Nous augmentons aussi, progressivement, avec Bruxelles Formation et les entreprises, les places de formation, avec un objectif de 20.000 stagiaires formés par an. Mais si une part du défi est d’attirer les chercheurs d’emplois vers ces stages, une autre est de décider les entreprises à assumer ces stagiaires : si un employeur sur dix formait un stagiaire, c’en serait fini du chômage des jeunes ! » « Ensuite, nous proposons des solutions originales, comme notre service Select avec lequel nous offrons, littéralement, une panoplie de services destinés à aider les employeurs à recruter facilement. Cela inclut la sélection de candidats, l’assistance de nos professionnels, le relevé des éventuelles primes à l’embauche, etc. Avec Select, nous simplifions grandement le processus long et complexe du recrutement ; si les entreprises ont des difficultés à recruter, qu’elles n’hésitent pas à faire appel à nos services. Ils sont gratuits. » Vous pointez par deux fois une certaine responsabilité des entreprises… « Chacun a un rôle à jouer. Les pouvoirs publics et les entreprises. Pour ces dernières, au lieu de chercher désespérément la perle rare, nous leur conseillons d’investir un peu de temps dans la formation des candidats. Et nous pouvons les aider à le faire. Par exemple, en collaborant avec les pouvoirs publics bruxellois, la société de gardiennage Securitas a intégré des cours des langues et des formations pratiques dans son dispositif de recrutement pour, in fine, viser l’engagement de 150 personnes (lire p. 51, ndlr). » ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 33 © Belga

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