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taire qui souhaite partir. Souvent, l'accord ne se fait pas, le propriétaire préférant par exemple renoncer à un horeca novateur si un simple magasin de chaussures est prêt à ouvrir. » La sortie des sentiers battus est rendue si hasardeuse que l'immobilier horeca tourne principalement en parc fermé. « Il n'est pas sain que la régulation se fasse par la limitation des places et non par la qualité des concepts », estime Miguel Van Keirsbilck. « Les communes ne sont pas encore assez modernes dans leur gestion et peu enclines à voir investir des lieux inhabituels. Il faudrait distinguer les cafés, qui offrent un espace social, des restaurants, qui ne ferment pas si tard et sont moins bruyants. Saint-Gilles s'est transformée grâce à son renouveau culturel mais aussi horeca. Ça fait partie du bien vivre d'une commune. » L'exemple de Saint-Gilles « On a pris la main sur le commerce pour être un levier sur l’horeca », se targue l'échevine Cathy Marcus, chargée de la Régie foncière. « Au début, notre seule priorité était le logement et on donnait surtout aux associations les petits rez commerciaux difficilement exploitables, puis on a acheté des immeubles mitoyens pour remembrer des rez-de-chaussée et en faire de grands commerces. On développe une stratégie avec Atrium pour déterminer le type de commerce à installer. » Les petits rez-de-chaussée commerciaux sont monnaie courante sur le territoire régional. Marie Lefebvre tient pour exemple les vitrines de l'Ilot Sacré, où la difficulté de créer une entrée séparée pour les logements du dessus condamne souvent les étages. « Des tas de petites surfaces vivotent sur la chaussée d'Alsemberg, qui a fort périclité, et on essaie en remaniant les rez commerciaux, mais aussi en rénovant la voirie, de ramener de grandes enseignes pour relancer la dynamique et que d'autres suivent », continue Cathy Marcus. « On a une offre très diversifiée et on travaille par pôles. Au Parvis, on est propriétaire de la moitié des commerces et on a mis des cafés pour en faire un pôle horeca. On a décidé d'y faire un piétonnier et on vient d'acheter des machines pour le nettoyage afin de répondre à l'intensité du passage. On s'est aussi montré ouverts à des idées nouvelles en acceptant par exemple un horeca dans une ancienne pompe à essence. On développe rue du Fort une stratégie dirigée vers les petits artisans culturels et on va autoriser la décoration artistique des façades. » La commune, qui compte plus de 400 cafés et restaurants, va aujourd'hui freiner quelque peu ses élans pour pérenniser ses développements et penser ses futures avancées. ● Quelles tendances sur le marché de bureaux bruxellois ? La périphérie bruxelloise connaît une demande croissante pour les bâtiments de bureaux récents. Quels critères sont pris en considération lors de l’évaluation d’un emplacement de bureau ? Structura.biz, expert en immobilier d’entreprise, a sondé le marché des bureaux dans la périphérie bruxelloise. Profil : 150 dirigeants d’entreprise. On a tenu compte de la taille de l’entreprise (à partir de 10 employés). Sur 150 répondants, on dénombre 61% de locataires et 39% de propriétaires. Le prix (22 %) et l'accessibilité en voiture (19 %) constitueraient les critères les plus importants. L’état de vieillesse du bâtiment, la réputation et la visibilité se partagent la troisième place (12 %). La durabilité du bâtiment se retrouve également dans le top 5 des critères de recherche. L’âge du bâtiment entre lui aussi en ligne de compte : les recherches se portent principalement sur des bureaux récents. Ce n’est pas une sinécure en périphérie, où il y a peu de nouveaux bâtiments sur le marché. Comment les propriétaires de bâtiments existants peuventils dès lors faire la différence ? D’une part, le prix joue toujours un rôle important. D'autre part, des éléments comme des commodités supplémentaires, par exemple la présence de coffee corners, service de linge… entrent également en ligne de compte. Structura.Biz le remarque aussi dans la pratique : les bâtiments qui offrent des commodités sont loués plus rapidement. Il y a notamment The Bridge à Anderlecht, le Pegasus Park et le Greenhouse à Diegem. Structura.Biz remarque que cette tendance se développe en parallèle à l’augmentation de la demande d’espaces de co-working. Par co-working, on entend un espace où différentes entreprises travaillent conjointement. Elles partagent non seulement leur espace de travail, mais aussi les salles de réunion, les coffee corners et les espaces détente. La plupart des concepts prévoient des options flexibles allant du co-working total à la location de bureaux privatifs avec utilisations des installations. La moitié des répondants connaît bien le concept de co-working. Les deux tiers du groupe ont recours à cette nouvelle manière de travailler. De plus, 57 % de ces entreprises sont confiants dans les avantages de cette forme de travail offre : le partage du réseau, l’expérience communautaire... Les entreprises interrogées sont des PME. On peut donc imaginer que les résultats soient différents pour des multinationales. La plupart des répondants sont implantés en périphérie et sont décentrés par rapport à Bruxelles. Les résultats d'un sondage sur les entreprises du centre de Bruxelles par exemple pourraient aussi être différents. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 21

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