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ENTREPRENDRE ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ Comment couler sa boîte en 10 leçons Couler leur boîte, ils l’ont fait ! Passé l’échec, des entrepreneurs participant à notre programme reStart reviennent sur les erreurs à ne pas commettre. 10 erreurs classiques commentées par Éric Vanden Bemden, conseiller rebond, et Olivier Kahn, coordinateur du Centre pour Entreprises en difficulté. Gaëlle Hoogsteyn 1 Manquer d'apport à la création de l'entreprise : Certains créateurs sont très optimistes, pensent qu’ils vont avoir rapidement des recettes et qu’ils n’ont donc pas besoin de capitaux de démarrage importants. Dans les faits, les recettes sont souvent plus basses qu’espérées et surtout plus lentes. Mieux vaut donc être un peu trop prévoyant. D’autant qu’avec le nouveau Code des Sociétés, ce sera aux entreprises ellesmêmes de déterminer leur besoin en capital de départ. 2 Disposer de peu de fonds de roulement : Entre le moment où un entrepreneur reçoit une commande et celui où il est payé, il s’écoule parfois plusieurs mois. C’est dû au temps de compte des autres commerces à proximité et de la concurrence. Attention : des permis sont nécessaires pour lancer une activité... 6 Ne pas remplir ses obligations administratives à temps : Les administrations sont de plus en plus sévères et les amendes grimpent en flèche. Mieux vaut donc être à jour dans sa paperasse. Souvent, ces obligations sont mal connues des entrepreneurs et leur semblent compliquées. Il est donc important de se faire accompagner. 7 Être perfectionniste et s’épuiser : Des enquêtes prouvent que plus de 50 % des entrepreneurs ont arrêté leur hobby et travaillent en moyenne 60 h/semaine. Or, garder un équilibre vie privée/vie professionnelle est nécessaire. Selon la loi de Pareto, on atteint 80 % de son résultat en 20 % de son temps. L’idéal est donc d’identifier quels sont ces 20 % de clients/ produits/services qui rapportent le plus et de réduire le côté chronophage du travail. décision des clients, au délai de production, à des retards de paiement, etc. Entretemps, il faut pouvoir continuer à vivre, honorer ses frais fixes, payer ses fournisseurs… Sans coussin financier, c’est l’échec assuré. 3 Faire soi-même sa comptabilité : À chacun son métier ! Concentrez-vous sur votre spécialité et laissez un professionnel se charger de votre comptabilité. Mais attention : s’il n’est pas pertinent de faire votre comptabilité, mieux vaut la comprendre. Des formations de quelques heures permettent d’acquérir de bonnes bases. 4 Vouloir balayer trop large : Pleins d’enthousiasme, les jeunes entrepreneurs ont tendance à s’éparpiller. Penser que ce que l’on propose est intéressant pour tout le monde revient à dire que ce ne l’est pour personne. Il faut définir précisément ses clients idéaux. Disposer d’une stratégie claire et d’un ciblage précis est primordial. 5 Choisir un mauvais emplacement : Choisir un emplacement adapté est primordial, surtout pour un commerce. Certains ont besoin d’être proches des transports publics, d’autres d’avoir plutôt un grand parking. Il faut aussi tenir 54 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 8 Avoir une vision à court terme : La majorité des entrepreneurs ne savent pas où ils veulent être dans trois ans, alors que se projeter dans le futur est essentiel pour la pérennité de la société. Il faut se fixer des objectifs au moment de la création et faire le point semestriellement, si possible avec une tierce personne. Échanger avec les concurrents permet aussi de ne pas manquer une évolution importante. 9 Mal choisir son personnel et ne pas oser réagir : Recruter le bon candidat n’est pas une mince affaire. On peut se faire accompagner par un entrepreneur expérimenté ou faire jouer son réseau. Par la suite, pour éviter les mauvais résultats, poser un cadre, fixer des objectifs clairs et s’assurer qu’ils soient compris est indispensable. Si malgré tout l’employé ne convient pas, ayez le courage de vous en séparer rapidement. 10 Vouloir se débrouiller seul dans les moments difficiles : Dès qu’on a un doute, que le chiffre d’affaires baisse, que le nombre de clients diminue… il faut se demander ce qui ne va pas. Et le faire avec des experts : on confronte ses idées, on se remotive, etc. De nombreuses structures assistent les entrepreneurs, certaines gratuitement. L’aide d’un « advisory board » ou d’un mentor peut être fort utile pour un jeune entrepreneur. ● CONTACTS Centre pour Entreprises en difficulté : www.ced-com.be Beci reStart : Éric Vanden Bemden – evb@beci.be, Tél. +32 2 563 68 56 © Thinsktock

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