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Les indemnités qui sauvent… qui ne s’éternisent, au grand dam de tous ! Quand il y a activité sur un chantier, on voit quelques hommes épars, affairés ici et là en journée puis, après 15 h et les week-ends, il n’y a plus personne ! Comment s’étonner que cela traîne, perturbe indéfiniment la vie des gens et affecte gravement le commerce et les entreprises ? À mon sens, la Région doit mener d’urgence une réflexion sur les délais. Il faut que les cahiers des charges imposent systématiquement un critère de durée pondéré, qui avantage le mieux offrant sur ce point. En pratique, un chantier public, ou plutôt qui affecte le public, devrait avoir pour norme le travail en deux shifts de huit heures et six jours par semaine. Le Ministre Smet indique que le choix contraire est fait précisément pour réduire les nuisances… Je ne pense pas qu’une nuisance longue vaille mieux qu’une nuisance courte, au contraire. Relativement au budget, il y a sans doute un mauvais calcul : il faut bien se rendre compte que ces chantiers immobilisent du matériel, ce qui coûte très cher ; réduire leur non-usage compenserait certainement le sursalaire des journées plus longues et du shift supplémentaire. On entend dire aussi qu’il y a un manque de personnel disponible pour ces chantiers, ce qui est tout de même étonnant dans une Région avec un tel taux de chômage… De nombreux chantiers publics emploient du personnel délégué d’autres pays de l’Union, assez disponible donc pour des prestations prolongées. Probablement. Raison de plus pour augmenter les cadences car je ne pense pas que ces travailleurs rentrent au pays après 15 h ou le week-end... J’ajouterais que si, malgré tout, les commanditaires des travaux raisonnent uniquement en termes de coûts de main-d’œuvre, il y en a deux qui sont totalement négligés aujourd’hui : le coût sociétal et le coût environnemental. Que des entreprises et des commerces soient durement impactés, jusqu’à la faillite quelquefois, c’est inadmissible. C’est un coût sociétal exorbitant ! Mais il y a aussi tous les autres, vous et moi : que coûte à chacun le fait – quotidien – de s’engluer dans un embouteillage à cause d’une rue fermée par-ci, d’un détournement L’accessibilité de votre établissement est perturbée par des travaux ? Sous certaines conditions, vous pouvez être soutenu. Vous pouvez obtenir jusqu’à 4.000 € d’aides pour conforter votre trésorerie ou faire face à vos charges ! Vous pouvez solliciter une aide auprès de la Région de Bruxelles-Capitale dans l'un des cas suivants : ➜ Vous êtes indépendant et vous fermez temporairement votre établissement à cause des travaux (aide réservée aux microentreprises actives dans la vente de produits ou services) ; ➜ Vous êtes un indépendant ou vous dirigez une PME et vous concluez un contrat de crédit de caisse à cause des travaux (aide réservée aux PME de certains secteurs d'activités). Quelle intervention ? Le montant de l'indemnité s'élève à 76,30 € par jour civil, à partir du 8e jour qui suit la date de fermeture. La durée maximale est de 30 jours calendrier, avec possibilité de prolongation(s) de 60 jours, afin que toute la période de fermeture pour cause de nuisances soit couverte. Dans ce cas, l'indemnité est versée jusqu'à la réouverture. À quelles conditions ? Les clients ne peuvent plus avoir accès à l'établissement et la vente directe au consommateur ainsi que la livraison à domicile sont interdites. Il s’agit là des dispositions actuellement en vigueur, qui doivent être remplacées à l’automne par une nouvelle ordonnance régionale, laquelle devrait simplifier le mécanisme d’indemnisation. Contact : Alexis Bley, conseiller juridique Beci - ab@beci.be, +32 2 563 68 58. par-là, d’une expérience pilote de mobilité comme à la chaussée de Louvain… ? Et que coûtent aux entreprises les retards incompressibles de leurs employés ? Puis il y a le coût environnemental et sur la santé : 200 mètres de voitures à l’arrêt devant une école ne me semble pas vraiment en phase avec les politiques publiques de santé ou la stratégie environnementale de la Région. Si ceci nous apparaît comme une évidence, pourquoi ne l’est-ce pas pour la Région ? Je dirais : facilité et mauvais calcul. Ou plutôt : mauvais calcul par facilité. Et un certain mépris – quel autre mot pourrais-je utiliser ? – pour le citoyen. Quand on voit, sur certains tronçons d’autoroutes ou certaines voieries, des chantiers à l’arrêt pour trois semaines lors de périodes de vacances et que les usagers doivent, malgré l’absence de travaux, continuer à n’utiliser qu’une petite bande de circulation balisée, on ne peut que se dire que cette façon de gérer les choses est catastrophique, monstrueuse même ! Deux lignes dans un cahier des charges et les panneaux auraient été déplacés ; mais on se fiche d’y ajouter ces deux lignes, c’est ça qui est monstrueux ! Il y a si facilement moyen de faire mieux ! ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 17 © DKD Media

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