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FOCUS en hôtellerie, elle a commencé à travailler en 1983, effectuant l’essentiel de sa carrière dans des multinationales. Au fil du temps, elle s’est spécialisée dans les ressources humaines et la coordination des formations en interne. Jusqu’au mois d’avril 2014. « L’entreprise de produits cosmétiques pour laquelle je travaillais m’a licenciée suite à une restructuration », détaillet-elle. Un premier vrai coup dur, qui n’a cependant pas duré très longtemps. « J’ai en effet retrouvé un travail similaire en deux mois, dans une entreprise de service aux industries de la construction et de la propreté. C’était un CDD de six mois, un remplacement pour cause de maternité, renouvelé une fois. » Qui s’est terminé en août 2015. Danielle a donc suivi le processus d’outplacement financé par son employeur précédent. Elle a embrayé en suivant les workshops de 50s@work, abandonnés en mars 2016 en faveur d’un nouvel intérim, toujours dans les RH et les formations, pour une société de technologies et services de l’information, jusqu’en mai 2017. Puis un autre, de deux mois, pour le call center interne d’une grande banque. « Entre ces deux intérims, j’ai suivi un programme d’activation et de remise à l’emploi. Mais depuis septembre 2017, je déchante. J’ai zéro retour sur mes candidatures. Toutes les portes se sont fermées. » Une situation qu’elle n’hésite pas à mettre sur le compte de son âge : « J’ai 60 ans. Bien entendu, je ne peux pas prouver que je subis une discrimination pour cette raison. Mais il y a eu des indices. J’avais vu une annonce pour un poste RH qui correspondait exactement à mon profil, dans une boîte où je connaissais un employé. J’ai envoyé mon CV en signalant que ce dernier pouvait témoigner de mes compétences. Trois jours après, j’ai reçu la réponse standard : ‘vous ne répondez pas au profil’. Je n’ai pas eu la chance d’avoir le moindre entretien. Deux mois plus tard, le poste était toujours vacant... » C’est donc un peu découragée que Danielle Hoogstoel envisage la suite : « Je suis un peu frustrée, car j’ai vraiment encore envie de travailler. Pourtant, je suis régulièrement contactée par des agences de recrutement et d’intérim pour des postes qui me conviennent. Mais ça doit bloquer au niveau des employeurs. Peut-être le salaire ? Dans tous les cas, les contacts socio-professionnels me manquent. » Christian Faure, 54 ans : « L’âge peut être aussi un frein que l’on se donne » Christian Faure, de Jette, a 54 ans. Il a fait sa scolarité littéraire au lycée français de Rome. Photographe de BECI - Bruxelles métropole - avril 2018 51 Hélas, un remaniement au sein du CA a entraîné un nouveau licenciement au bout de deux ans. Le voilà donc, en 2015, à 51 ans, participant à deuxième outplacement. « C’est à ce moment que j’ai rencontré Jean-Luc Louis, de l’ASBL 50s@work. C’était emballant de me retrouver dans un projet actif en relation avec d’autres personnes issues d’horizons professionnels différents. Je ne voulais pas perdre le lien social. Je n’ai jamais envisagé que cela allait m’apporter un job sur un plateau, mais l’esprit entrepreneurial m’a permis de trouver de l’énergie et du dynamisme. » L’esprit entrepreneurial m’a permis de trouver de l’énergie et du dynamisme. Christian En avril 2016, Christian a ainsi débuté comme commercial dans une petite maison d’édition. « Nous éditons ce qu’on appelle de beaux livres, qui font la part belle au patrimoine belge, en quatre langues. Ils peuvent servir de cartes de visite pour les institutions, de cadeaux d’affaire... Je démarche les librairies, institutions communales, régionales, nationales, les sociétés... » Dans son processus de recherche d’emploi, Christian n’a jamais ressenti clairement avoir été handicapé par son âge. « Pas de manière directe, en tout cas. L’âge peut être aussi un frein que les demandeurs d’emplois se donnent, une image renvoyée à eux par la société. Ce qui est vrai, c’est que l’âge avançant, on se retrouve en position de faiblesse, on perd de l’assurance, on doute de son potentiel. J’ai senti plusieurs fois que mon expérience et mon parcours étaient trop importants par rapport aux postes auxquels je postulais. Mais mes attentes professionnelles, mes priorités ont évolué. Je voulais plus d’équilibre avec ma vie privée. Et je l’ai trouvé. » ● formation, il a suivi sa future épouse à Bruxelles. Son diplôme n’étant alors pas reconnu ici, il a exercé cette activité à temps partiel. L’autre mi-temps étant consacré à un travail très en phase avec son cursus scolaire, dans une célèbre librairie bruxelloise, devenu ensuite son job à temps plein. Après huit ans, son parcours a légèrement bifurqué : représentant commercial pour un éditeur de BD (six ans), directeur commercial dans une entreprise de distribution de livres (11 ans). « Qui a subi une restructuration dont j’ai été victime », explique Christian Faure. « J’ai donc suivi un processus d’outplacement. Et j’ai réfléchi à mes aspirations : continuer ou pas dans le monde du livre et de l’édition, déjà en perte de vitesse ? L’accompagnement est allé au bout : après un an, j’ai trouvé un travail de gérant d’une librairie universitaire.» Danielle Hoogstoel

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