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DIVERSITÉ Perdre son travail après 50 ans ne signifie pas la fin de votre carrière Le cap symbolique de la cinquantaine semble fatidique pour nombre de travailleurs. Pourtant, il y a toujours moyen de rebondir professionnellement, dans une large mesure en tout cas. C’est ce que nous rapportent trois allègres quinquas bruxellois, aux parcours très différents, qui ont notamment profité des workshops de l’ASBL 50s@work pour se remettre en selle. Cédric Lobelle Pierre Raeymaekers, 54 ans : « Il faut se remettre en question » Pierre Raeymaekers, de Forest, a 54 ans. Après son service militaire, il a vécu de « petits boulots » avant de reprendre une formation de bibliothécaire-documentaliste. Originaire de la province de Luxembourg, il a décroché un job chez une grande compagnie d’assistance, en 1999. « J’aidais les vacanciers à préparer leur voyage sur les plans touristiques, administratifs, les visas. Internet et les GSM en étaient encore à leurs balbutiements... » En avril 2014, tout bascule : il est licencié pour « raisons économiques ». « Après quinze années de boîte, en deux minutes, j’étais raccompagné dehors. J’ai trouvé ça assez brutal. » S’en sont suivies deux années d’outplacement, qui n’ont pas été inutiles : « Il fallait établir mon profil professionnel, déterminer ce dont j’étais capable, ce que je voulais faire. Je ne savais plus où j’en étais, comment gérer la spirale administrative du chômage, des interviews. J’ai fait un gros travail psychologique avec mon consultant. Je me suis remis en question, j’ai repris confiance. » Une période que Pierre a mise à profit pour intégrer les workshops de l’ASBL 50s@work. « J’y ai bossé sur un projet de création d’entreprise de guidage touristique sur mesure pour des groupes de particuliers, notamment dans ma région natale, ’Be My Guide’. Nous sommes presque allés jusqu’au bout. C’est au frigo. » Car en mai 2016, il a rebondi... chez le principal concurrent de son dernier employeur ! « D’abord un intérim de 5 mois, puis 3 CDD. Je gère des dossiers d’annulation 50 BECI - Bruxelles métropole - avril 2018 de vacances... Mon contrat se termine en octobre. Mon employeur dit être très satisfait de moi, mais vu le cadre budgétaire, je n’ai pas reçu de garantie à 100 % que cela se transformera en CDI. » Je suis responsable de mon travail, mais pas de mon âge. Pierre Une petite source de stress pour Pierre, qui a néanmoins un plan B, ou C : activer Be My Guide. « Ne fût-ce qu’à titre complémentaire, pour éventuellement passer indépendant de manière principale plus tard. Mais administrativement, c’est compliqué à concilier avec le chômage. Il me reste une dizaine d’années à travailler comme salarié pour avoir une pension complète. Il faut penser à tout. » Il sait que son âge redevient un handicap s’il doit rechercher un nouvel emploi, sans remettre ses compétences en doute. « J’ai assez vite compris que je coûtais plus cher à 50 ans qu’à 30.... J’aurais préféré qu’on me dise spécifiquement que mon âge posait problème. Je suis responsable de mon travail, mais pas de mon âge. Une seule fois, on m’a dit en interview que j’étais trop âgé, donc trop cher. C’est une réponse que j’ai appréciée : quelqu’un m’écoutait réellement de l’autre côté. » Danielle Hoogstoel, 60 ans : « Cela bloque du côté des employeurs » Danielle Hoogstoel, de Woluwe-Saint-Lambert, a 60 ans. Titulaire d’un master en traduction et bachelière

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