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THINK TANK ENSEIGNEMENT Pacte d’excellence : ce que pensent les entreprises du tronc commun À l’initiative de la Fondation pour l’Enseignement, du club DRH de Beci et de l’Union Wallonne des Entreprises, une enquête menée auprès de 57 représentants de grandes entreprises en Fédération Wallonie-Bruxelles a permis d’appréhender les attentes du patronat quant au futur tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire. Ophélie Delarouzée L’ heure est à la définition des contenus dans les groupes de travail. La Fondation pour l’Enseignement en démarre un en parallèle sous l’intitulé « Métiers », pour encadrer la formation continue des professeurs, en premier lieu avec des représentants des réseaux mais le groupe s’ouvrira progressivement aux autres acteurs de la société. Si le temps de l’enseignement est long, les entreprises semblent parfois impatientes de voir le changement s’impulser et porter ses fruits. Il ressort de l’enquête des attentes en adéquation avec la direction prise par le Pacte pour un enseignement d’excellence et des constats assez sévères sur les compétences actuelles des jeunes. Ces mauvaises notes attribuées par les entreprises se reflètent déjà dans le taux d’embauche, selon Erick Thiry, responsable et coordinateur du club DRH de Beci : « À Bruxelles plus particulièrement, il y a un delta énorme entre les offres d’emplois et le nombre de demandeurs d’emploi ». Lors du symposium sur le tronc commun, organisé fin février par la Fondation pour l’Enseignement, il a également été remarqué qu’une croissance de 400.000 emplois était attendue entre 2015 et 2025 en Belgique, mais que la part des emplois peu qualifiés passerait de 18 à 12 %. Insuffler l’esprit d’entreprendre et miser sur les Stem Les sondés ont fait état à 89 % de lacunes en langues étrangères et à 82 % d’un manque de compétences entrepreneuriales. Les entreprises estiment à 79 % que les élèves de l’enseignement qualifiant ne sont pas assez bien préparés aux Stem (Sciences, Technologies, Engineering & Mathematics) et ce taux reste élevé (63 %) pour l’enseignement général. Leurs attentes prioritaires se situent au niveau des savoir-être (à 85 %) et des savoirs de base (français, mathématiques et sciences), à 83 %. Les entreprises suggèrent d’intégrer aux programmes la gestion de projets (93 %) et l’éveil aux technologies, dont le numérique (78 %). Ces données traduisent sans équivoque la demande des entreprises d’inclure des matières nouvelles, promptes à stimuler l’esprit d’entreprendre. Elles reflètent aussi une critique quant à la maîtrise des connaissances de base à la sortie de l’enseignement, prérequis 24 BECI - Bruxelles métropole - avril 2018 Lors de vos contacts professionnels avec les jeunes issus de l’enseignement secondaire, constatez-vous que les acquis de base dans les matières ci-dessous sont suffisants ? Compétences entrepreneuriales/transversales Oui 4% Sans avis 14% Non 82% indispensables dans le monde professionnel, d’après Erick Thiry : « Il y a des faiblesses en français et de grandes lacunes dans les langues étrangères, ce qui est particulièrement problématique dans un pays qui est ‘cross-border’ et qui fait du business avec tous les pays voisins ». Olivier Remels, secrétaire général de la Fondation pour l’Enseignement, relève que le renforcement des savoirs de base est un préalable au développement des Stem : « La connaissance des Stem et leurs applications technologiques nécessitent en réalité un bon ancrage des savoirs de base. Les élèves de l’enseignement technique et professionnel s’y sont actuellement retrouvés en grande partie par défaut. Cette dynamique résulte d’une orientation négative et doit être renversée ». Avec 12 % de diplômés en sciences et en sciences appliquées en Belgique francophone, loin derrière la moyenne européenne qui reste autour des 22 %, il estime que « si on ne veut pas être demain un pays en décrochage technologique, il faut absolument que les Stem soient pleinement intégrés dans notre système scolaire. On voit bien qu’il y a une trop faible appétence, surtout chez les filles, peut-être parce que les applications de ces options ne sont pas assez bien perçues. Il faut cependant relativiser quelque peu car on observe une tendance similaire ailleurs en Europe, mais ce n’est pas pour

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