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Que vaut mon entreprise ? FINANCER L’ENTREPRISE Que vous soyez en phase de préparation à la cession ou que vous vouliez tout simplement vous faire une idée, connaître la valeur de son entreprise est toujours intéressant. Mais comment estimer la valeur de votre société ? Quelle méthode utiliser ? Comment valoriser votre entreprise pour augmenter votre plus-value ? Le point avec Erick Thiry, responsable du Hub Transmission de Beci. Gaëlle Hoogsteyn « V aloriser son entreprise est communément réalisé par l’entrepreneur qui souhaite céder son activité et veut savoir s’il peut chercher, pour sa retraite, un château dans le Bordelais ou un appartement dans les Ardennes… », commence Erick Thiry. « J’utilise volontairement cette métaphore car il est très fréquent que le chef d’entreprise ne sache pas, à la veille de sa retraite, combien il pourra obtenir de la vente de sa société, voire s’il va arriver à la céder. » La majorité des entrepreneurs attendent en effet le moment de la cession de leur entreprise pour s’interroger sur sa valeur réelle. Or, valoriser son entreprise est une démarche qui devrait être effectuée régulièrement. « Outre le fait qu’une opportunité peut se présenter à n’importe quel moment, la valorisation permet de mettre en place dans l’entreprise toute une série de mesures qui vont optimiser sa performance. » Valeur et prix, deux notions distinctes Mais comment calculer la valeur de son entreprise ? C’est un exercice difficile, car la valeur principale d’une société ne se trouve pas forcément là où on le pense. Et Erick Thiry d’expliquer : « L’une des premières difficultés que l’on rencontre souvent, c’est la confusion entre la valeur et le prix. » Or, ce sont deux notions tout à fait différentes. « Il est très fréquent que des entrepreneurs viennent nous voir avec une valeur fixée par leur comptable. Seulement, voilà… Ce n’est pas parce que votre agence immobilière estime votre maison à 500.000 euros que vous en obtiendrez cette somme. » Pour calculer la valeur de son entreprise, mieux vaut donc se faire conseiller par des professionnels et utiliser une méthode d’évaluation reconnue. Il en existerait plus de 90 dans le monde ! Erick Thiry insiste cependant sur la né40 BECI - Bruxelles métropole - février 2018 cessité de discerner les méthodes de valorisation basées sur le passé de l’entreprise et celles qui sont orientées sur les résultats futurs, donc basées sur le business plan de la société. « Les méthodes les plus régulièrement utilisées sont celles qui valorisent le passé de l’entreprise, alors que ce qui intéresse en priorité l’acquéreur, c’est l’avenir. Il est donc important d’opter pour une valorisation qui tienne compte des deux », conseille-t-il. Les évaluations basées sur les résultats tiennent compte en général des 3 à 5 dernières années d’exercice. Cela permet de calculer la valeur patrimoniale et la valeur de rendement de l’entreprise. Pour les évaluations basées sur le futur, une combinaison des résultats acquis et prévisionnels tiendra compte des 3 à 5 années d’exploitation à venir. Entre objectivité et subjectivité Une deuxième difficulté dans le processus de valorisation de l’entreprise est de trouver le juste équilibre entre objectivité et subjectivité. En effet, quelle que soit la méthode de calcul que vous choisirez, certains aspects seront toujours de nature subjective. À titre d’exemple, Erick Thiry nous cite le multiple de l’EBITDA1 , une méthode très fréquemment utilisée en Belgique pour les PME. L’EBITDA est une marge très facile et fiable à calculer. Dans le processus de valorisation, la question à se poser est « comment peut-on augmenter la valeur de cette marge ? ». « Votre comptable saura très probablement répondre à cette question. Mais attention, augmenter cette valeur nécessite souvent des actions longues à mettre en œuvre et ne se fait pas d’une simple écriture comptable. » 1 EBITDA = Chiffre d’affaires - Achats - Charges externes - Charges de personnel ou EBITDA = Résultat net + Charges d’intérêts + Charges d’impôts + Amortissements et provisions © Thinsktock

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