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TOPIC « sur des segments de marché plus problématiques en termes d’accès au financement », explique Sandrine Evrard. « Notre objectif étant de créer de l’emploi en région bruxelloise, nos investissements sont souvent plus à risque que ceux des banques. » Sandrine Evrard (Finance.Brussels) Des difficultés pour obtenir un prêt bancaire Toujours selon l’étude de Look & Fin, il apparaît que, depuis 2008, 59 % des PME estiment qu’il est difficile de décrocher un prêt bancaire. Du côté des petites PME, ce chiffre atteint les 80 %. D’après Louis Devaux, « il est clair que le manque d’ancienneté est une cause de plus grande difficulté », car, pour entrer dans les critères des banques, « il faut avoir un business qui ait une certaine profitabilité et des moyens propres qui montrent que l’entreprise et le porteur de projet sont engagés ». Pour Frédéric Lévy Morelle, « le chiffre de 59 % n’est pas une surprise en soi. Les banques continuent à prêter, mais les entrepreneurs doivent montrer plus de garanties (cf. fonds de commerce, caution sur les actifs corporels…), ce qui rend l’exercice plus compliqué, sans compter le manque de réactivité des banques en la matière ». D’après Sandrine Evrard, « plus d’un quart des PME bruxelloises se trouvent dans des situations financières malsaines. Dans ce contexte, obtenir un financement bancaire est compliqué, ou inadapté par rapport au projet ». Intervenant toujours en aval, les subsides existent sous de nombreuses formes mais sont encore, selon Alain Boribon, trop peu sollicités par les entreprises bruxelloises. « On compte trois catégories de subsides : les softs, les investissements généraux et les investissements spécifiques », énumère-t-il. « La première catégorie concerne la consultance, les études de marché, le commerce extérieur… ; la deuxième est liée aux frais matériels et la troisième à l’économie d’énergie, la mise aux normes, l’intégration urbaine et la protection de l’environnement. » Alain Boribon (Subsiconseils) 28 BECI - Bruxelles métropole - février 2018 Vers une combinaison des financements Plus qu’un seul type de financement, l’ensemble des experts semblent tendre vers une sorte de combinaison en la matière. En effet, face aux exigences des banques qui demandent toujours plus de garanties, Xavier de Troostembergh observe que de plus en plus de porteurs de projet passent par des « plateformes de crowdlending pour bénéficier d’un emprunt subordonné, qui sera considéré par les banques comme du quasi-capital ». À l’heure où 80,3 % des entreprises sondées ont recouru à l’autofinancement ces cinq dernières années, il faut désormais réfléchir, selon Xavier Troostembergh, en termes de « mix de financements ». Le CEO de Look & Fin abonde dans ce sens : « On travaille vraiment main dans la main avec des organismes publics ou des banques pour pouvoir réaliser un effet de levier et faciliter l’obtention de prêts bancaires. Le tout, sans demande de garanties et dans des délais très courts ». Louis Delvaux envisage, lui aussi, toute forme de financement lors d’un montage financier : « Les banques ont une logique et un mode de fonctionnement qui leur est propre ; les organismes publics ont une mission encore différente… Pour moi, toutes les formules coexistent. Le crowdfunding a un rôle à jouer et est très dynamique ». Xavier de Troostembergh (Bolero Crowdfunging) © Isopix © Isopix © Isopix © Isopix

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