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THINK TANK MOBILITÉ Parking, téléjalonnement : Bruxelles n’est pas (encore) tirée d’affaire Les attentats et le blackout d’abord, les tunnels fermés ensuite, des travaux ici et là qui durent, l’aménagement du piétonnier, le nombre de stationnements en voirie qui régresse... La mobilité bruxelloise en a pris un coup, avec des conséquences sérieuses sur la fréquentation des parkings. Cédric Lobelle L’ implémentation du téléjalonnement, ce système de panneaux statiques et dynamiques orientant les automobilistes vers les parkings disponibles, est supposé arrondir les angles, mais on semble encore loin du compte. Selon Bcei, cette problématique peut s’analyser sous trois angles : la politique de stationnement en général, les réglementations restrictives et les parkings de dissuasion. « Il existe un plan de stationnement Iris2, mais sa mise en place est laborieuse », explique Ischa Lambrechts, conseiller mobilité chez Beci. « Depuis quelques années, certaines communes ne délivrent plus de cartes de stationnement aux entreprises. Par ailleurs, en dix ans, 28.000 places de stationnement en voirie ont été supprimées dans la Région, suite à divers réaménagements, transformations d’infrastructures, etc. Nous comprenons l’objectif d’améliorer les espaces publics pour les autres usagers. Mais le plan prévoyait en compensation la création de stationnements alternatifs. On les attend toujours. » Autre point problématique : la réglementation liée au stationnement hors voirie dans le cadre du Cobrace (code bruxellois de l’air, du climat et de la maîtrise de l’énergie), qui prévoit notamment de diminuer le nombre de places dans les parkings d’immeubles de bureau, « mais aussi ceux loués par les entreprises dans les immeubles voisins. Une réglementation trop restrictive. C’est assez radical et décourage les entreprises », poursuit Ischa Lambrechts. Bref, tout semble fait pour dissuader les navetteurs et les clients « motorisés » de venir en centre-ville. « L’idée des autorités est de pousser les plus motivés, et ceux qui n’ont pas le choix, à utiliser les transports en commun à partir des parkings de dissuasion et de transit. Mais là aussi, il y a des grosses insuffisances. D’une part, il manque de connexions faciles et régulières depuis les parkings de dissuasion ; d’autre part, ces derniers ne sont pas assez nombreux, et sont d’ailleurs souvent utilisés par les riverains. Des projets existent, mais ne bougent pas assez vite à notre sens. » Le téléjalonnement : trop lent Et le téléjalonnement là-dedans ? Un petit pas dans la bonne direction, selon le conseiller mobilité de Beci. « C’est un dossier très ancien, on y pense depuis 20 ans. Les premiers panneaux statiques et dynamiques ont été installés en 2017, mais ils n’indiquent pas encore Les premiers panneaux de téléjalonnement ont fait leur apparition à Bruxelles. le nombre de places disponibles de tous les parkings mentionnés et la majorité attend encore dans les dépôts. La mise en œuvre est trop lente. C’est dommage car le téléjalonnement permet de trouver plus vite un parking, ce qui fluidifie la circulation. Il peut également contribuer à l’attractivité du piétonnier : plusieurs études démontrent que le succès des zones piétonnes tient notamment au fait qu’on puisse accéder et stationner facilement aux alentours. » Environ 30 % des conducteurs circulant dans les rues bruxelloises sont aujourd’hui à la recherche d’un emplacement de parking, selon Parking.brussels, l’agence du stationnement de la Région bruxelloise, qui veille à son harmonisation et à sa simplification. Elle est entre autres chargée d’implanter le téléjalonnement. « Nous avons installé une bonne cinquantaine de panneaux statiques et dynamiques en 2017. C’était la première phase », explique François Robert, porte-parole de Parking.brussels. « Pour l’instant, nous ne pouvons qu’indiquer la direction des parkings. La seconde phase, c’est de mettre en place un véritable système incluant les parkings de transit de la Région et permettant le décompte des places libres, comme à Brussels Airport. Mais je ne suis pas en mesure de vous dire quand elle pourra démarrer. Car la gestion du téléjalonnement est actuellement couplée, au sein d’un marché public, à un système d’enlèvement des voitures. Il faut donc un nouveau marché public, qui est en cours de rédaction. » BECI - Bruxelles métropole - février 2018 17 D.R.

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