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THINK TANK fait que le monde politique amène l’espoir d’aller dans ce stade avec le Mémorial Van Damme, c’est important. Il ne faut pas toujours tout donner pour le foot. Ce n’est pas le chemin à suivre, et en plus, cela a échoué. Il faut construire un stade multisports pour permettre à nos jeunes de s’exprimer et d’accomplir leur rêve. Votre projet de lancer l’European Sport Academy, à Bruxelles, répond-il à cette envie d’avoir des infrastructures sportives qui font rêver ? La première fonction de l’European Sport Academy, c’est d’être un centre européen de la haute technologie. Le but est de réunir les gens dans la capitale belge et européenne. Il y a de la technologie dans les domaines de la neuroscience, et le travail des muscles dans les universités bruxelloises, que vous ne trouverez nulle part ailleurs. On pourrait diffuser cette connaissance et donner de l’espoir à nos jeunes en leur disant que nous avons un centre de la haute performance multisport, où nous allons amener des techniques exclusives. Ces techniques existent, mais il faut pouvoir les réunir dans ce centre et avoir un lieu où l’on peut se rassembler, se former. Ce centre peut aussi être bénéfique face à trois grands défis de la société : l’obésité, le burn-out et les maux de dos. La connaissance que nous y créerons pourra ensuite être transférée dans le monde de l’entreprise et dans le coaching. Ce centre de haut niveau pourra permettre à plein de coaches de se réunir pour diffuser l’info, coacher les gens, les aider à supporter le stress ainsi que leur apprendre à avoir un mode de fonctionnement performant. Où en est le projet ? L’étude faite avec Besix a été diffusée fin janvier. C’est une grosse étude sur ce que doit être un centre de haut niveau pour être performant. Bientôt, nous nous réunissons avec les politiques pour décider de ce que nous allons faire dans un futur très proche. On avance très lentement, mais on commence à être écoutés, grâce à notre obstination et grâce à la force de l’équipe, dont font partie le Comité olympique, le président du RSC Anderlecht, le directeur du Mémorial Van Damme, le recteur de la VUB et plusieurs chefs d’entreprise. Vous êtes aussi conférencier, quels sont les thèmes que vous abordez ? Je parle beaucoup du cerveau, et de tout notre mode de fonctionnement, de l’harmonisation du corps et du cerveau. Quand on montre des belles choses, on crée un reset positif dans le cerveau ; et quand on a un traumatisme ou un choc émotionnel négatif, on revient avec ce reset négatif et on ne s’en sort pas. J’explique donc tout cela ; comment on stimule le reset positif et comment passer en 48 h du négatif au positif. Je fais d’ailleurs beaucoup de team building sur ce sujet. Dans notre société, on ne travaille que le QI. Il est plus que temps que l’on travaille le QE, le quotient émotionnel. J’ai beaucoup travaillé là-dessus et cela me permet de coacher mes enfants et de faire des résultats mondiaux depuis plus de dix ans. Pensez-vous avoir une méthode managériale différente d’autres chefs d’entreprise ? Le moment clé pour moi, c’est 1999, quand j’ai été rencontrer la Juventus de Turin et que je leur ai demandé pourquoi ils revenaient toujours au top niveau. Ils m’ont dit que, tous les mois, ils réunissent des experts et leur demandent de donner leur point de vue sur l’aspect médical, sur la diététique, sur l’image du club. Ces experts n’ont pas de relations directes avec le conseil d’administration ou avec les bénéfices du club. Je me suis mis, moi aussi, à consulter des experts et des chefs d’entreprise pour me guider dans mes décisions et mes intuitions, et pour pouvoir les confronter. Quand vous allez vers ceux qui gagnent, ils sont souvent très honorés qu’on vienne les trouver, et ensuite, ils vous donnent avec grand plaisir leur mode de fonctionnement. Dans la réussite, que ce soit dans le sport ou dans le monde de l’entreprise, vous retrouvez toujours les mêmes modes de fonctionnement. Les sportifs de haut niveau et les chefs d’entreprise ont-ils des points communs ? Oui : les ondes cérébrales alpha et beta. Ce sont les ondes à performance que l’on trouve à la fois chez les sportifs de haut niveau et chez les chefs d’entreprise et qui leur donnent cette particularité de pouvoir fonctionner dans une concentration intense, mais aussi dans un très grand relâchement. Par exemple, un bon conseil d’administration se passe dans la détente ; alors, on construit, on est créatif. Si on est dans l’énervement et qu’il n’y a pas de calme et de sérénité, la réunion se passe mal et n’est pas performante. Le sportif peut donc devenir un bon chef d’entreprise s’il suit de bonnes formations de coaching et de mentoring, mais sa formation de base est déjà excellente. Le monde doit former de plus en plus de coaches. Les professeurs doivent devenir des coaches, et arrêter de simplement « donner » leur savoir. Tous ces aspects de considération, de positivisme, le savoir-écouter, la clarté et la réciprocité vont devenir quelque chose de déterminant dans la formation. ● BECI - Bruxelles métropole - février 2018 13 © Reporters

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