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BRUSSELSLIFE LE BRUXELLOIS DU MOIS Hugues Henry : créateur de Home Frit’Home, le musée de la frite bruxellois Tout a commencé par la création de frites.be, un site belge d’actualité décalée et d’autodérision, en 1997. Aujourd’hui, Hugues Henry et sa femme sont gérants d’un micro-musée de la frite et d’un gîte urbain aux couleurs noir-jaune-rouge. Retour sur le parcours peu commun de ce passionné de la Belgique. C’est un peu par hasard qu’Hugues Henry, journaliste de formation, s’est lancé dans cette aventure. En nommant son webzine belgo-belge frites.be, ce Bruxellois se rend compte de l’intérêt que l’allumette dorée LE SAVIEZ-VOUS ? Au XIXe siècle, le parc Léopold était un zoo Le saviez-vous ? À l’emplacement du parc Léopold, il y a eu un jardin zoologique entre 1851 et 1878. L’objectif était d’imposer le zoo de Bruxelles comme une institution scientifique et pédagogique pour les Bruxellois de la bonne société. Une initiative sapée par l’arrivée du bois de la Cambre. Au début du XIXe siècle, Bruxelles se peuple et s’industrialise. Les bourgeois de la ville cherchent des lieux de loisirs où l’on respire encore et où l’on peut surtout être vu. En 1847, l’aristocratie de la capi58 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2018 tale décide de créer un zoo moderne où les fonctions scientifiques et éducatives s’appuyaient sur une partie récréative. Mais rapidement le parc va se dégrader, la gestion n’est pas à la hauteur… Les animaux meurent, le pôle scientifique ne tient pas ses promesses. Résultat : les visiteurs se lassent et préfèrent très vite parader sur l’avenue Louise et dans le bois de la Cambre réaménagé en 1862. Le zoo ferme donc ses portes 27 ans après son ouverture en 1878. Il devient le parc Léopold en 1880, à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de la Belgique et accueille un musée d’histoire naturelle, le futur Institut royal belge des sciences de la nature. Victor Lepoutre génère au sein du public. Pour répondre à la demande, il rencontre des frituristes, s’intéresse à l’histoire des fritkots et découvre tout un univers… Passionné, il emmagasine de nombreux objets, documents et témoignages en lien avec la frite qu’il trouve dans les brocantes, sur des sites d’enchères et de seconde main, ou grâce à des dons de particuliers et de professionnels du secteur. Quelques années plus tard, le site frites.be n’a jamais aussi bien porté son nom. Il est devenu une source inépuisable d’information sur ce mets emblématique de la Belgique. Mais Hugues Henry souhaite aller plus loin dans le partage de sa passion. Avec son épouse, il acquiert une maison en copropriété au 242, rue des Alliés à Forest, et transforme les niveaux inférieurs en musée et en chambres d’hôtes 100 % belges. Au sud, on loge dans une chambre aux couleurs de la Wallonie ; au nord, aux couleurs de la Flandre. La salle de bain, elle, est aux couleurs bleu-jaune de la Région bruxelloise. Et on s’éclaire avec des lampes en forme de cornet de frites ! Immersion garantie donc, ainsi que tranquillité car le musée attenant aux chambres d’hôtes ne se visite que sur rendez-vous et durant des portes ouvertes, organisées tous les premiers week-ends du mois. L’histoire de la frite, la frite dans l’humour, dans la chanson, dans la bande dessinée, ou encore dans la mode : c’est tout un univers que l’on découvre dans le musée. En vous guidant, Hugues ne manque pas de vous raconter ses « anecdotes frituresques ». Vous pourrez aussi regardez la télé-frite. Tentez le défi « Seul contre un coupe-frites », en coupant le plus de patates à la minute à l’aide d’un coupe-frites ancienne génération. Prenez place sur le trône de la frite le temps d’un « sel’frite », ou encore admirez les œuvres de Gilis Houben surnommé « le peintre des fritkots ». Les œuvres exposées sont renouvelées tous les quatre mois, ce qui vaut au gîte de se métamorphoser au rythme des saisons et selon l’inspiration des artistes invités. De plus, les objets s’exportent ! Hugues fait régulièrement des prêts à des expositions itinérantes, comme « Patates » présentée au Musée Bruxellois du Moulin et de l’Alimentation à Evere jusqu’au 31 août prochain, vous en retrouverez donc sûrement en dehors du musée. Victor Lepoutre et Chloé Hennicken © Wikipedia commons © Hugues Henry

61 Online Touch Home


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