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COMMERCE INTERNATIONAL Investissement : Bruxelles garde ses atouts, mais... Paradoxe. Si, ces derniers temps, la mobilité s’est souvent trouvée au cœur de l’actualité bruxelloise – et même au-delà – pour des raisons négatives, l’accessibilité de la capitale reste considérée comme un point fort, depuis l’étranger. Une énième preuve du fossé entre l’image de Bruxelles vue intramuros, et son image externe, vue par les non-Belges. Plus globalement, Bruxelles jouit toujours d’une place enviable dans le commerce international. En marge d’une remise en question continue. David Hainaut Q ui, chez nous, pourrait bien penser que d’un point de vue mondial, l’accessibilité de Bruxelles constitue, juste derrière le secteur culturel, l’un de ses deux points forts ? Et pourtant ! Selon le dernier classement du très sérieux Global Power City Index, publié depuis quelques années par la fondation japonaise Mori Memorial, Bruxelles n’atteint le Top 15 mondial que dans ces deux domaines : plus exactement la 12e place pour la culture (et son rayonnement) et la 13e pour l’accessibilité. Cela, grâce à une taille considérée souvent comme familiale, face aux autres capitales mondiales et aux grandes villes qui comptent aujourd’hui, sur un plan strictement économique. Dans ce classement, toujours pour Bruxelles, viennent ensuite la qualité de vie (18e la population mondiale vit à l’heure actuelle dans les villes, ce chiffre est amené à grimper à deux tiers d’ici une petite trentaine d’années. La situation centrale de Bruxelles, au cœur de l’Europe occidentale, reste une force indéniable. ) et l’attrait touristique (19e). À ce petit jeu encore, on retrouve un peu plus loin des secteurs dont les marges de progression restent améliorables malgré leur bonne tenue, comme l’expertise dans l’ingénierie (29e (31e ). ), l’économie globale ) et celui, de plus en plus évoqué en nos contrées, de la recherche-développement (32e Une logique remise en question Ce tableau global assez honorable corrobore une étude publiée cet été par AmCham, la Chambre de commerce américaine en Belgique, dirigée par Marcel Claes. « Depuis des décennies, les entreprises étrangères ont souvent misé sur la Belgique et Bruxelles pour les qualités que nous leur connaissons », explique-t-il. « Une position géographique intéressante pour les marchés, une proximité avec les institutions européennes, ou encore la qualité de la main d’œuvre.» Sans oublier que, si plus de la moitié de Certes, ces atouts restent solides, mais il n’est pas tout à fait certain que Bruxelles pourra éternellement s’appuyer dessus. Notre capitale, comme d’autres grandes cités historiques dans un monde toujours plus globalisé, se doit de poursuivre une logique de remise en question quant à son fonctionnement général, en marge des mutations économiques, politiques et surtout sociétales. Face à une concurrence internationale qui, soulignons-le, n’a jamais été aussi importante... Attentats : un impact au final limité Dans ce monde qui change, la situation atypique de Bruxelles, la plupart du temps étroitement liée à la Belgique, lui permet d’encore bien sortir du lot. C’est une conclusion majeure de l’étude de la Chambre américaine : lorsqu’une entreprise implante sur notre sol un centre de décision, les possibilités qu’elle y investisse par la suite sont sensiblement plus importantes. En témoigne encore Marcel Claes : « La taille de notre région permet rapidement à un entrepreneur de bien BECI - Bruxelles métropole - novembre 2017 37 © Thinsktock

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