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ENSEIGNEMENT & FORMATION Les self-made (wo)men sur la place bruxelloise Monter un business sans diplôme, ou avant de terminer ses études. Voilà le défi que certains entrepreneurs précoces ou impatients tentent de relever. D’aucuns y parviennent, et même très bien. Au point de mener quelquefois de véritables success stories. Plutôt qu’une hypothétique botte secrète ou un mystérieux don inné, il semble que la passion, la créativité et un travail acharné figurent sur le podium des qualités indispensables de ces entrepreneurs talentueux. Julien Ide À 20 ans, Mark Zuckerberg lançait Facebook. Ce n’est que 13 ans plus tard que le milliardaire recevra son diplôme de l’université d’Harvard, à titre honorifique. Bill Gates, lui non plus, n’a pas attendu de terminer ses études pour lancer Microsoft. Idem pour Steve Jobs et Apple. Les exemples européens sont sans doute moins connus, mais certainement nombreux. Le désormais milliardaire Amancio Ortega a fondé Zara sans avoir le moindre diplôme. L’Allemand Robert Obermann a quitté les bancs de la fac après deux ans pour lancer ABC Telekom. Le français Olivier Sadran a fondé sa première société à 18 ans. Il est aujourd’hui président de la société de restauration aérienne Newrest et président du Toulouse Football Club. De l’ambition à la frénésie On ne présente plus Frédéric Nicolay, cet insatiable bruxellois qui a ouvert nombre de bars, cafés et restaurants prospères dans la capitale. Il a posé sa signature un peu partout : le Belga, le Bar du Matin, le Mappa Mundo ou encore Bonsoir Clara. Sous la lumière feutrée et tamisée du Kumiko – sa dernière création – l’entrepreneur se confie sur son parcours. « J’ai étudié à l’école hôtelière. Je suis devenu cuisinier, mais j’étais très mauvais : je ne suis pas manuel dans l’âme. Et surtout, je détestais être sous les ordres d’un patron. J’ai alors décidé d’avancer tout seul. C’est comme ça que je me suis lancé dans l’aventure en ouvrant mes premiers établissements. » Frédéric Nicolay poursuit sur ses inspirations et ses passions : « La personne qui m’a le plus inspiré dans mon activité professionnelle est Alain Coumont, le fondateur du Pain Quotidien. J’ai toujours eu envie de créer des ambiances dans 30 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 lesquelles les gens se sentaient bien. Pour réussir ce genre de projet, je crois qu’il est très important de garder les pieds sur terre. Quand on réussit quelque chose, cela donne confiance en soi. Il est d’ailleurs très important de se consacrer à ce qui nous plait. Je vois beaucoup de Je vois beaucoup de businessmen qui n’aiment pas ce qu’ils font et qui ont une vie triste. Frédéric Nicolay, entrepreneur dans l’horeca. businessmen qui n’aiment pas ce qu’ils font et qui ont une vie triste. » Sans surprise, Frédéric Nicolay a toujours de nouveaux projets en tête. « Aujourd’hui, mon rêve consiste juste à vivre en harmonie en pouvant par exemple m’asseoir quand je veux avec un bouquin. Mais j’ai encore quelques ambitions. Je suis en train de relancer l’ancien Potemkine à la Porte de Hal. Cela s’appellera le Poulpe Atomique. Nous allons complètement renouveler la décoration et organiser D.R. © Thinsktock

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