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Pour davantage de bien-être L’ÉCONOMIE DU BONHEUR Les entreprises réalisent la nécessité de conscientiser leurs collaborateurs au rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans leur bien-être au travail. La Vlerick Business School a lancé un outil en ligne gratuit : Werken aan Welzijn (« Travailler à son bien-être »), qui va dans ce sens. Peter Van Dyck L e débat sur le bien-être au travail met souvent l’accent sur le devoir de l’employeur. Pourtant, lorsque l’année passée, Eva Degeyter et Sara De Hauw, chercheuses auprès de la Vlerick Business School, ont présenté l’outil en ligne gratuit Werken aan Welzijn, elles ont clairement souligné les responsabilités partagées. Le travailleur peut, lui aussi, contribuer à son bien-être. La loi en la matière impose depuis 1996 aux employeurs de veiller « en bon père de famille » sur leur personnel. Cela ne résout pas tout, constate Eva Degeyter : « À quoi bon équiper les bureaux de chaises ergonomiques, si les collaborateurs persistent à adopter une mauvaise posture assise ? Certaines initiatives resteront sans effet s’il n’y a pas d’efforts du personnel. Il est donc impossible d’imputer l’entière responsabilité à l’employeur ou à l’employé. » Dirk Buyens, professeur en ressources humaines à la Vlerick School, cite les nombreux débats sur le burnout pour démontrer que l’employeur passe souvent pour le coupable tout désigné. « Dans les faits, il s’avère que le burnout résulte aussi, dans certains cas, de ce qui se passe dans la sphère privée. Le bureau n’a pas le monopole des situations tendues. Nous insistons sur l’importance de la facette mentale dans le bien-être. L’employeur peut changer de nombreux paramètres, mais il n’a pas d’influence sur l’attitude mentale de ses collaborateurs. L’entreprise peut prendre toutes les mesures imaginables, si le collaborateur ne lui emboîte pas le pas, tout cela ne servira à rien. » Miroir L’outil en ligne Werken aan Welzijn a pour but de conscientiser les travailleurs en leur montrant comment de petites initiatives de leur part peuvent améliorer leur bien-être au travail. On y trouve d’abord un baromètre : ce test permet à chacun d’évaluer son niveau de bien-être. La liste de 19 questions réparties en trois domaines (aspects physiques, mentaux et sociaux) ne prétend pas établir un diagnostic, mais 24 BECI - Bruxelles métropole - mai 2017 fournir un miroir pour montrer la vérité en face. « Je viens de répondre une fois de plus au questionnaire. Je pensais me sentir raisonnablement bien, jusqu’au moment où j’ai découvert mon score médiocre sur le plan physique », avoue Eva Degeyter. « C’est une sonnette d’alarme. » Si les tests révèlent des problèmes sérieux, les auteurs conseillent de consulter un médecin. Dans les autres cas, le travailleur peut prendre les choses en main lui-même, en puisant dans une « inspiratiebox ». Cette source d’inspiration propose une série d’exercices et des textes qui expliquent certaines situations et prodiguent des conseils. Les outils se répartissent en trois niveaux : la sensibilisation (des citations et des exercices très courts), l’information (des petits films d’animation explicatifs) et les aspects pratiques (des exercices plus approfondis). Chacun y trouve ce qu’il lui faut. Même ceux qui se sentent bien pourront y puiser des conseils utiles (activités physiques, alimentation, relaxation, ergonomie). Sur le plan mental, on y trouve des enseignements sur la pensée positive, l’humour, l’épanouissement et la quête du sens. Ce dont on peut parler Le volet social se focalise sur l’équilibre entre travail et vie privée, ainsi que sur les relations avec les collègues et le supérieur hiérarchique. « Le principe est simple : le soutien social que vous apporte l’environnement détermine ce que vous serez capable d’encaisser », explique Dirk Buyens. « Nous ne maîtrisons pas toujours notre volume de travail, mais si nous nous sentons bien entourés, nous pouvons accomplir beaucoup. Souvent, ce n’est pas ce volume de travail en tant que tel qui pose problème, mais la perception que nous en avons. Il est essentiel de pouvoir en parler avec les collègues et le patron. Au moins, vous vous saurez écouté au moment où vous perdez pied. » Les personnes qui ont du mal à trouver l’équilibre entre travail et vie privée ont également tout intérêt à établir une communication efficace entre l’employeur et l’employé. « © Thinkstock

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