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FINANCER L’ENTREPRISE L’automatisation va-t-elle libérer l’homme du travail? Étymologie du mot travail : Tripalium, instrument de torture et de punition des esclaves. Pas vraiment la santé… Grâce à l’outil puis à la machine, notre incessante tentative de maîtrise du monde s’est affranchie de pénibilités dont nous n’avons sans doute plus idée, dans nos sociétés riches du moins ; mais pas du travail qui, paradoxalement, a crû grâce à l’automatisation. Liberté, no future ? Didier Dekeyser Robotique, robots et automatisation Au 19e siècle, à l’aube de la révolution industrielle qu’instaure la machine, l’économiste Jean Baptiste Say note que le principal argument contre le progrès est inconsistant : « Lorsqu’une nouvelle machine, ou en général un procédé expéditif quelconque, remplace un travail humain déjà en activité, une partie des bras industrieux dont le service est utilement suppléé, demeurent momentanément sans ouvrage. Et l’on a tiré de là des arguments assez graves contre l’emploi des machines (…) [mais] on ne peut établir des machines sans beaucoup de travaux qui procurent de l’ouvrage aux gens laborieux dont elles peuvent détruire les occupations (…) [par ailleurs] … la multiplication d’un produit en fait baisser le prix : le bon marché en étend l’usage ; et sa production, quoique devenue plus expéditive, ne tarde pas à occuper plus de travailleurs qu’auparavant. » Et l’avenir lui a donné raison. L’imprimerie, par exemple, a sacrifié des milliers d’artisans au gré de ses développements, mais a créé un des secteurs d’activité qui occupe aujourd’hui de façon directe ou indirecte des dizaines de millions de personnes à travers le monde tous métiers confondus. De fait, l’histoire cite diverses expériences d’abaissement de la pénibilité du travail et de nombreux exemples de création massive d’emplois grâce à la technique et non le contraire. 1. ifr.org Toujours plus d’emplois ! C’est une telle perspective historique qui fait dire à l’International Federation of Robotics1 que les 1,3 million de robots industriels supplémentaires qui entreront en service d’ici 2018 créeront à la fois une croissance du profit pour les entreprises et une croissance du nombre d’emplois. Agoria, la Fédération de l’industrie technologique de Belgique, va dans ce sens, comme nous le dit son CEO Marc Lambotte : « Les pays qui robotisent et automatisent rapidement progressent en termes d’emploi. Le secteur de l’automatisation dans notre pays croît chaque année et crée de nouveaux emplois. Les entreprises qui investissent dans l’automatisation sont plus compétitives et plus productives. L’automatisation permet d’endiguer les 16 BECI - Bruxelles métropole - mai 2017 © Reporters © Thinkstock

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