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FINANCER L’ENTREPRISE La bourse veut se montrer plus accessible aux PME La bourse et les PME, ce sont deux mondes perçus comme incompatibles. Au-delà de quelques frémissements milieu des années 2000, les marchés « simplifiés » d’Euronext Bruxelles que sont Alternext ou le Marché Libre ne se sont pas développés comme espéré. Pourtant, l’ancêtre du crowdfunding qu’est la bourse peut être une source de financement attrayante pour des PME en croissance. Surtout qu’elle se prépare à devenir un peu plus accessible. Olivier Fabes A lain Baetens, directeur Listing d’Euronext Brussels, c’est-à-dire en charge des admissions en bourse, le reconnaît volontiers : la bourse et les PME belges, ce n’est pas la grande histoire d’amour. En Région bruxelloise, l’agence digitale Emakina est la trop rare exception. Et il est temps que cela change. « Il reste un important travail d’éducation à faire, vis-à-vis des intermédiaires tels que les avocats, les auditeurs mais aussi les associations d’entreprises et les incubateurs ou accélérateurs de start-up. » Pour accompagner cette démarche de sensibilisation quant à l’intérêt potentiel d’une entrée en bourse pour une PME ambitieuse, Euronext elle-même est en plein chantier de rebranding. De quoi rendre ses marchés simplifiés – Alternext et Marché Libre – plus attrayants pour des entreprises moyennes, voire des start-up. Outre des souplesses déjà existantes, comme la non-obligation des normes comptables IFRS ou la non-imposition d’un cadre de gouvernance strict, les seuils de capitaux « flottants », qui doivent être mis à la disposition du public, pourraient être revus. En gros, les marchés simplifiés vont l’être encore plus : « Il sera possible, grâce à une procédure allégée, d’être coté via un placement technique, sans devoir éditer un prospectus », résume Alain Baetens. L’entrée en bourse par le biais d’un placement privé (par au moins trois investisseurs professionnels non liés à la gouvernance de l’entreprise) était déjà possible. Cette formule de cotation plus rapide 26 BECI - Bruxelles métropole - avril 2017 Alain Baetens (Euronext Brussels) (trois à quatre mois de préparation de l’IPO, contre quatre à neuf mois pour une ouverture au public), n’a toutefois jamais rencontré son public. « Nous nous étonnons du très peu de connaissance de ce moyen de financement, qui présente l’avantage de proposer un prix de référence à de nouveaux investisseurs potentiels. » Bruxelles, premier vivier S’appuyant sur une nouvelle offre, la bourse va également revoir l’approche de ses « clients ». « Un public désormais prioritaire pour nous sera celui des acteurs et de coaches de l’écosystème entrepreneurial, qui connaissent bien les rouages financiers et se feront le relais de nos services », explique Alain Baetens. « Bruxelles sera l’un des premiers viviers, car le secteur technologique y est en pleine croissance. Regardez le nombre de start-ups et l’ampleur de © Reporters © R.A.

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